Il arrive, suite à des bouleversements (changements de missions, fusions…) que des organismes, des entreprises, des organisations se réorganisent. C’est bien normal et cela doit se faire dans le respect des salariés et donc de leurs IRP.

Mais on est en droit de se demander à quoi servent les réorganisations quand elles se succèdent sans cesse.

L’Agence Régionale de Santé de Lorraine (aujourd’hui digérée dans le Grand Est) a connu cinq réorganisations en 7 ans !

Son ancien directeur, à peine sa réorganisation terminée à l’ARS Grand Est s’en est allé réorganiser l’ARS PACA !

Une Agence d’ailleurs même pas touchée par la Réforme territoriale ; peu importe il réorganise quand même.

L’ARS Pays-de-Loire, pourtant non touchée elle aussi par la Réforme territoriale, vient d’engouffrer 450.000 euros en frais de consultants ! La directrice d’ailleurs appelée dans d’autres fonctions (directrice générale de l’offre de soins) ne verra pas le fruit de son travail, espérons que son successeur ne souhaitera pas imposer sa marque et repartir de zéro.

Pendant ce temps, les organisations syndicales réunies lors du CNC (Comité National de concertation) écoutent les chiffres d’une longue présentation s’égrener sur le mal être au travail des agents des ARS.

Le dernier baromètre  social est à la fois sans appel et sans surprise, ça ne va pas très bien en ARS.

Pour s’en rendre compte, nul besoin d’étude, y travailler et être au contact des collègues suffit.

Les conditions de travail se détériorent, les postes disparaissent et les conséquences se font directement sentir : surcharges de travail, missions laissées à l’abandon et écrêtage massif des heures effectuées.

Alors une seule question nous est venue à poser au secrétaire général des ministères des affaires sociales : On fait quoi ?

Pas de réponse évidemment, pas claire en tout cas.

Le Ministère répond que tout ne peut pas venir du national, qu’il impulse mais que chaque structure doit faire quelque chose.

Un discours qui prend une résonance particulière quand on sait que le gouvernement veut ramener les négociations au plus près du local mais que dans le même temps il voudrait fusionner les IRP et diminuer le nombre des représentants du personnel.

Les réformes géographiques ont ouvert d’ailleurs la voie à cette réduction : les URSSAF ont connu la régionalisation avec un seul Comité d’Entreprise en remplacement des CE départementaux avec la réduction du nombre d’élus qui va avec et les ARS ont perdu leurs CHSCT régionaux au profit d’un seul pour la grande région.

Défendre plus de salariés avec moins d’élus, voilà la réalité.

Eric GAUTRON

Secrétaire national en charge de la communication, de la syndicalisation et des ARS.

Réorganisations, conditions de travail, écrêtage, fusions d’IRP … et dans votre organisme ?

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