Dans son document de présentation de la COG 2018-2022, la CNAF indiquait qu’elle supprimerait 2100 ETP, dont 1700 CDI sur la période.

Dans sa déclaration préalable (voir LM 31-2028 du 20 septembre 2018), le SNFOCOS avait condamné « une COG qui manque sa vocation en mettant le financier au premier plan et en s’appuyant sur la réduction des effectifs dans sa gestion. Les ajustements techniques n’étant pas à la hauteur d’un plan quinquennal ambitieux, nous n’imaginons pas un bel ouvrage pour le personnel et les publics auxquels tous les salariés consacrent leurs compétences et leur temps. »

Moins de 6 mois plus tard, le principe de réalité est venu rattraper la branche Famille et l’Etat à travers l’annonce de 140 recrutements « autorisés pour permettre aux Caisses d’absorber dans de meilleures conditions le surcroit d’activité ». Si certains veulent y voir une victoire venant gratifier les mobilisations relayées par les médias, ce ne peut être qu’une victoire à la Pyrrhus qui arrive avec plus de 2 mois de retard si nous ne prenons en compte que la seule surcharge de travail induite par la réforme à la hussarde de la prime d’activité !

Les contours de ce pis-aller doivent toutefois être questionnés :

  • L’annonce intervient-elle dans le cadre de la clause de revoyure contenue dans la COG ?
  • Quelle sera la clé de répartition entre organismes ?
  • Dans quelles conditions ces recrutements vont-ils intervenir ? La COG parlant d’ETP, doit-on comprendre qu’il s’agit du recrutement de 140 ETP ou de 140 salariés, et le cas échéant à temps complet ou à temps partiel ? A quel niveau de rémunération ?
  • Pourquoi avoir attendu l’asphyxie des personnels de la branche famille ? Après avoir occasionné la désorganisation de nombreuses caisses (fermetures d’accueil, blocage des mails des allocataires, priorité donnée au traitement des demandes nouvelles au détriment des autres dossiers, recours aux heures supplémentaires…), cette « autorisation » ne vient résoudre qu’une partie des maux générés par les COG (échues et en cours) et la prime d’activité !

Sans attendre la tenue de l’INC Famille (prévue le 26 avril après midi), le SNFOCOS demande des réponses écrites à la CNAF !

Le comble de l’ironie est toutefois atteint avec les mots de Madame BUZYN, notre ministre de tutelle, dans son courrier aux directeurs des CAF. En effet, elle y explique que les difficultés liées au pouvoir d’achat concernent également le personnel de la branche famille, lequel n’a pas ménagé ses efforts pour contribuer au succès de la prime d’activité revalorisée. Et d’ajouter que « c’est pour ces raisons que le Gouvernement a décidé d’autoriser le versement d’une prime exceptionnelle en ce début d’année. » Quelle preuve de déconnexion de la tutelle qui oublie de dire que la prime exceptionnelle n’est pas à la hauteur des attentes et de l’investissement, tant du personnel de la branche famille que des autres branches !

Encore une fois, la sécu est malmenée, oubliée et sacrifiée ! A nous de nous mobiliser pour la défendre et pour nous défendre, ensemble le 19 mars prochain !

Chafik EL AOUGRISecrétaire National du SNFOCOS en charge de la branche maladie, de la formation professionnelle et de l’assurance santé complémentaire