La situation des Caf dans le réseau est connue ; elle continue sa lente descente aux enfers !

Accroissement des charges conjoncturelles en tant que premier rempart contre l’exclusion sociale (minima sociaux, dernier guichet recevant les usagers, substitution à l’État dans la Solidarité Nationale, sous-traitant des Conseils Départementaux, etc. …).

Alourdissement structurel des charges (Réglementation complexe et en constante évolution, nouvelles prestations en cours de COG telle que la Prime d’Activité, réorganisation, mutualisation et externalisation …)
Non compensation des charges nouvelles et poursuite de la restitution des postes.
Non reconnaissance des salariés et politique salariale et promotionnelle quasi nulle depuis 2010.
Plus que dans aucune autre Branche de la sécurité sociale, les salariés des Caf souffrent de mal-être au travail (perte de sens, travail non reconnu, absentéisme…)
Les Cadres ne sont pas mieux lotis bien au contraire ; Prenons l’exemple des managers de proximité : ils sont pris dans un étau entre la pression du résultat, la dégradation du service rendu, le contrôle de la maîtrise des risques, la réduction des équipes et de cadres, le contrôle de la hiérarchie et l’animation des « unités de travail » (quand elles ne sont pas virtuelles).
Aujourd’hui, le Cadre de proximité passe beaucoup de temps à « calmer le jeu » : entre les réunions avec les autres services, avec la hiérarchie, avec les partenaires externes, il est un relais entre des salariés de terrain, démotivés et non-formés et la direction aux exigences de performance et budgétaires. Il doit garder son expertise, connaître les clés du management, les règles RH, maîtriser les conflits, motiver les collaborateurs avec « des bouts de ficelle ». En effet, de nouvelles exigences sont survenues en matière de « bienveillance » à l’égard du personnel (égalité, non-discrimination, conciliation vie privée…) au moment où les contraintes de performance et de contrôle se sont durcies.
Alors que les collaborateurs attendent de l’employeur de la reconnaissance, de la confiance et du sens, la vision macro et globale parle « indicateurs », budgets et postes à restituer. Drôle de dialogue pour motiver ses troupes ? Et dire que la même vision éclaire le service rendu à l’allocataire (nombre de télé-déclarations, nombre de contacts en Accueil libre-service interne ou chez les partenaires…).
Que reste-t-il au manager de proximité auprès de ses équipes quand on vient rajouter les Démarches de Qualité Intégrés (DQI) où le cadre occupe une fonction dite de Supervision (vérification des dossiers ciblés, d’agent « ciblés »)? Nous n’avons rien contre la qualité quand elle sert l’allocataire et le progrès de l’agent ; sauf que dans le contexte « Dantesque » du cadre « à-tout-faire », la DQI devient un simple exercice statistique sans effet ni pour les équipes, ni pour les allocataires.
Bruno Gasparini
Secrétaire National en charge de l’encadrement et de la Branche Famille