Etaient Présents :
CNAMTS : M.Lignot-Leloup, S.Oumeddour, I.Vincent
SNFOCOS : A.Gautron, A.Brigand, M.Chabuet, M.Charenton
Le SNFOCOS a demandé la création d’une instance nationale de concertation (INC) spécifiquement pour les CES ; nous attendons la réponse de la CNAMTS.
L’EPS rénové :
La terminologie de l’EPS « rénové » laisse penser que tout ce qui a été fait avant est à oublier et n’était pas efficient. Madame Lignot-Leloup convient que la terminologie est impropre et qu’il s’agit d’une mise à jour de l’EPS et non pas d’une rénovation.
Les faits sont exposés :
Quelle méthodologie a été adoptée ? L’EPS dit rénové a été préparé en « secret »
Sur quels critères ont été choisis les 12 médecins rénovateurs ? Le groupe de réflexion des médecins chefs de CES n’a pas été contacté.
Il ne semble pas qu’il y ait eu de biologiste dans ce groupe. Pourquoi ?
L’EPS rénové (et aussi SAGES 2 bien sûr) devrait d’abord être testé dans un CES avant d’être généralisé sinon, c’est une faute méthodologique.
Monsieur Saïd Oumeddour dit que c’est prévu au premier trimestre 2017.
La construction de l’EPS rénové à partir d’une liste d’actes démontrés utiles est un non-sens.
C’est à partir des besoins de la population qui fréquente les centres et des offres en expertise médicale et spécialisée du territoire qu’il faudrait raisonner.
Les besoins sont différents là où il n’y a pas d’attente pour obtenir un rdv chez un spécialiste et là où il faut attendre plus de 6 mois. L’offre du CES doit pouvoir modéliser et tester les réponses à apporter à ces carences pour une plus grande équité d’accès aux soins de nos assurés. Le temps d’attente d’un rendez-vous est un facteur de renoncement aux soins. La cohorte Constances peut aider à évaluer les expérimentations et les contenus des EPS des CES.
Un examen négatif n’est pas inutile ; il représente l’état de santé à l’instant t.
Une absence de preuve d’utilité n’est pas une preuve d’inefficacité.
Un socle n’est pas une méthode d’harmonisation des pratiques à moins que ce minimum soit un maximum et devienne un gabarit.
L’EPS vidé de ses examens précliniques qui font la spécificité des CES, enlève toute attractivité des CES et à terme leur disparition si nous réduisons l’EPS à une consultation médicale comme le font nos collègues libéraux. Nous ne sommes pas meilleurs qu’eux (comme pour l’éducation thérapeutique du patient et l’offre ASALEE).
Moins on fera d’examens précliniques, moins on trouvera de maladies. (Voir l’arrêt de la VS et la fin des découvertes de maladies telles que Kahler et Waldenström, la radio thoracique et les tuberculoses, BBS et cancers bronchiques débutants)…
Il ne s’agit pas pour autant faire un bilan sans aucune modulation.
La modulation des EPS dont la biologie et ses algorithmes de dépistage est déjà réalisée dans les CES depuis 1992.
L’EPS tel qu’il est construit et modulé actuellement est efficace puisqu’un article montre une baisse de la mortalité globale chez les assurés bénéficiant de plusieurs EPS. (1)
Nous ne pourrons pas accepter le remplacement d’un EPS qui a fait ses preuves sur la mortalité globale par un nouveau contenu qui n’a pas bénéficié d’un pilote et prouvé qu’il n’est pas au moins meilleur que ce que nous faisons actuellement.
Un autre article montre qu’un examen de santé trop peu étoffé est inutile. (2)
Partie Biologie :
L’EPS sera à 2 vitesses : bilan complet et rigoureux pour les consultants Constances et bilan tronqué ou de faible valeur ajoutée pour les non-Constances : comment cela sera-t-il ressenti par les assurés en couple par exemple qui bénéficieront d’examens très différents ?
La disparition de la NFS n’aurait jamais été validée avec un biologiste dans le groupe des rénovateurs. Exemple : découverte à Angoulême encore très récemment d’une pré-leucémie, nombreuses anomalies de la NFS notamment chez les personnes en situation de précarité. Faut-il attendre une expression clinique des anémies ?
Pourquoi ne plus proposer de dosage de la glycémie ente 18 et 45 ans ? Réponse : » c’est la recommandation HAS pour les CES ».
Pourquoi l’art médical serait-il différent pour les médecins des CES et pour nos confrères de « droit commun » ?
Madame Lignot-Leloup acquiesce.
Salaires :
Ne pas rendre attractifs les métiers en augmentant les salaires des médecins, dentistes et biologistes, c’est vidé les CES de leurs professionnels de santé et fermer les centres à terme.
Il est très difficile de recruter des médecins avec des salaires peu attractifs ; Il n’est pas normal que l’attribution de points de compétence varie localement selon les caisses primaires.
L’évolution minimum actuelle est inacceptable, elle est de moins de 20 euros net par an.
La prise en charge de la cotisation ordinale par les CPAM est demandée à l’instar de ce qui se passe pour les praticiens conseil et dans certaines caisses. Une étude sera faite dans ce sens par la CNAMTS.
Attention au passage en force de contrats CDI vers des contrats de cadres au forfait pour des médecins cliniciens (ou des administratifs) uniquement pour écrêter des heures complémentaires. Cette pratique n’est plus ponctuelle et le syndicat sera vigilant.
Plusieurs centres sont sans médecin responsable et dirigés par un responsable administratif. La CNAMTS n’est pas choquée.
Le SNFOCOS ne fera aucune concession en cas de plainte pour des problèmes médicaux urgents mal traités avec les conséquences qu’on imagine aisément ou des ruptures du secret médical. Le respect du secret médical et l’accès au serveur de données est bien la prérogative réglementaire du médecin-responsable.
1) Relation entre la réalisation d’examens de santé successifs et le risque de décès. Approche de l’évaluation d’une démarche de prévention Joseph Henny, Amélie Paulus, Michel Helfenstein, Thierry Godefroy, René Guéguen J Epidemiol Community Health (2012). doi:10.1136/jech-2011-200018
2) General health checks in adults for reducing morbidity and mortality from disease: Cochrane systematic review and meta-analysis Lasse T Krogsbøll doctor, Karsten Juhl Jørgensen doctor, Christian Grønhøj Larsen doctor, Peter C Gøtzsche professor, director