Comment jugez-vous le projet Tram au moment de son déploiement progressif dans le réseau ?
Avec le projet Tram l’organisation des Cpam est profondément modifiée car au-delà des évolutions des missions dévolues aux caisses, ce sont les valeurs fondatrices de la Sécurité sociale qui sont ici remises en cause.
Soyons clair, la seule ambition clairement affichée est la réduction des coûts de gestion, alors que tout le monde reconnaît que des efforts sans précédents ont été consentis par les personnels des caisses, en particulier depuis le déploiement réussi de la carte Vitale.
N’oublions pas non plus que dans le même temps, la qualité de service public s’est constamment améliorée. Ne nous trompons pas, ce projet réorganise « le coeur de métier » des Cpam. Ainsi certaines caisses ne géreront plus l’invalidité ou les rentes AT ni les relations téléphoniques avec les assurés sociaux ou les entreprises. Il s’agit donc d’une atteinte grave à la proximité des organismes d’Assurance maladie avec leurs publics, qui pourrait avoir pour conséquence d’engendrer un risque de dégradation réelle du service rendu.
Toutefois, je voudrais croire à deux aspects positifs réaffirmés par Nicolas Revel, à savoir le maintien du maillage départemental tel qu’il existe actuellement, et la non externalisation des plateformes des services (PFS), contrairement aux expérimentations en cours dans la branche vieillesse.
Ce projet semble être une étape vers une régionalisation progressive des caisses locales. Comment appréhendez-vous ce scénario potentiel ?
Mais comment ne pas voir ce projet Tram comme l’antichambre de la régionalisation que nous refusons ? Evidemment nous nous opposons fortement à un tel scénario. La seule question qui vaille est de savoir quel sera le délai de survie d’une Cpam de petite taille qui perd aujourd’hui sa mission de relation téléphonique en échange d’une plateforme de scanners.
Ces deux missions ne génèrent pas le même volume d’activité. FO se mobilise en local pour défendre l’ensemble des agents concernés par ces profonds changements, tout en veillant de près à ce que les engagements pris par le directeur de la Cnamts soient respectés.
(Espace Social Européen n°1095 du 23 septembre au 6 octobre 2016)