Le 23 avril 2019, le DG de la Cnaf a reçu, pendant près de 2 heures (et prenant soin de répondre points par points à ses questions), la délégation du syndicat national SNFOCOS, composée de son Secrétaire général Alain Gautron, Bruno Gasparini et Christophe Rabot.

L’occasion pour le syndicat de rappeler la situation difficile rencontrée dans le réseau des Caf, tant pour les allocataires que pour les salariés. L’encadrement n’y échappe pas.

Un réseau déjà bien saturé, qui doit absorber une vague colossale de demandes de PPA.

L’écoulement de la charge était déjà compliqué et de nombreuses caisses sont encore aidées ou ont recours aux heures supplémentaires, CDD, fermetures des accueils et aux coupures des réponses mails.

La situation n’est plus conjoncturelle et perdure malgré le pari encore lointain de modernisation du « SI » et la digitalisation de la production, sensé dégager des gains de productivité.

Sur le mois de janvier 2019, le nombre d’allocataires supplémentaires liés à la réforme est estimé à 895 000, soit une augmentation de +33 %

Une montée en charge rapide très superficiellement compensée.

Cette réforme a fait sortir les organismes du « cercle vertueux de production » qu’elles avaient anticipé pour absorber une autre réforme tout aussi lourde : celle du logement attendue pour juillet 2019.

Avec 1,04 million d’allocataires supplémentaires en février 2019 et des stocks non-maîtrisables, l’État a péniblement consenti l’embauche de 140 personnes. Ce chiffre interroge par sa maigreur et le SNFOCOS pose la question du temps nécessaire pour les former.

Le DG de la Cnaf a précisé que dans le contexte budgétaire environnant les apports en CDI n’étaient pas faciles à obtenir. Pour autant, le SNFOCOS apporte une précision importante : il ne s’agit en réalité que d’un « à-valoir » sur une future restitution qui, en fin de COG, sera d’au moins 2 100 postes.

Une situation déjà dénoncée par FO qui en appelle à un nouvel arbitrage en faveur de plus de compensation d’effectifs.

Le Secrétaire Général de la Confédération FO, Yves Veyrier et le Secrétaire Confédéral, Serge Leganoa ont été reçus le 19 février 2019 par Madame la Ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzin. Par courrier du 20 mars 2019, notre confédération rappelait à la Ministre que les seuls 140 CDI n’allaient pas régler l’effet PPA avant l’arrivée des prochaines réformes dès cet été.

Le SNFOCOS a souhaité rencontrer directement le DG de la Cnaf pour rappeler avec insistance la nécessité d’un moratoire sur les restitutions d’effectifs.

Un risque de dégradation du Service public et des conditions de travail

Quand la PPA créée du stock, c’est tous les allocataires et les précaires qui sont impactés dans les délais et la qualité de traitement. Quand la pression sociale augmente, c’est les salariés de la Branche Famille qui sont en première ligne. À tel point d’ailleurs que la Cnaf va réinternaliser les plates-formes téléphoniques, ce qui devrait titulariser 200 CDD.

Avec autant d’efforts et des contributions grandissantes, la rétribution n’est pas à la hauteur escomptée. Le DG de la Cnaf a répondu, c’était normal pour un personnel qui doit rendre un service public.

En quelques sortes, nous sommes payés pour cela, mais qu’est-ce que nous sommes mal payés !

Une méprisante reconnaissance salariale

Pas de prime « Macron », mais était-elle souhaitable ? Le SNFOCOS demande une juste et pérenne rétribution salariale. En guise de cela, l’employeur a gelé les mesures générales et « met sur la table des négociations » d’une nouvelle classification l’équivalent de 8 Eur net par mois d’augmentation moyenne à tous. C’est pas la valeur d’un « chèque déjeuner » et c’est surtout inférieur à 13 Eur mensuels qui correspondent à ce que perd une personne au SMIC du fait de l’inflation chaque année.

Le SNFOCOS a déjà écrit : « c’est l’Intéressement non versé et remonté sur une COG qui va financer la nouvelle Classification ».

Nous pourrions rajouter : « les augmentations classif, c’est l’inflation qui les reprend aussitôt »

Un projet de classification qui veut dissoudre l’Encadrement

Nous avons pu interpeller le DG de la Cnaf au titre de membre du Comex. Cette instance maîtrise bien le « jeu de l’illusion » en enveloppes budgétaires fermées. Un jeu de sommes nulles où les quelques gagnants le seront sur la « tonte » des autres. À ce « petit jeu », c’est l’encadrement qui risque d’être déclassé.

En effet, nous serons vigilants sur les propositions d’ « Emplois-Repères » qui déclasserait les fonctionnels et les « inter-pro » (exemple : Travailleurs sociaux, Contrôleurs, etc.) aujourd’hui niveaux 5A, 5B et 6 et demain : EMPLOYÉS !

Le DG de la Cnaf nous a répondu qu’il n’était pas l’Ucanss, mais qu’il prenait note de nos alertes.

C’est que nous verrons rapidement avec l’Ucanss le 7 mai 2019 en RPN.

Alain Gautron, Secrétaire Général du SNFOCOS

Bruno Gasparini, Secrétaire Général-Adjoint en charge de l’Encadrement et Branche Famille,

Christophe Rabot, Secrétaire de la CPP Encadrement