Monsieur le Directeur,

A l’ordre du jour de cette réunion, vous avez prévu d’évoquer 3 thèmes :

  • Les actualités générales
  • L’avenant COG 2021-2022
  • Les orientations et l’accompagnement RH pour la sortie de crise.

Le fil conducteur de ces 3 points pourrait et devrait être le Contact Tracing tant, à son insu, il cristallise le meilleur et le pire de ce que l’Assurance Maladie a à offrir.

S’agissant des actualités, le SNFOCOS vous interroge sur les points suivants :

  • Sur le tracing, le pilotage et la gestion RH ont été calamiteux. L’affectation d’autorité de milliers de collègues sur le tracing au détriment de leurs activités a été particulièrement mal vécu. Il en est résulté un nombre croissant de demandes de ruptures conventionnelles, d’abandons de poste et/ou de démissions. Pourquoi avoir tant attendu pour négocier les moyens, humains et financiers, nécessaires auprès de la tutelle ?
  • Ces moyens obtenus, matérialisés par un avenant à la COG, arrivent alors que la charge de travail décline sur le tracing. De fait, dans de nombreux organismes, les CDD Tracing sont, selon les organismes, maintenus sur leurs postes devant un écran vide ou affectés sur des activités de production, ce qui constituent un réel dévoiement des textes régissant le recours aux CDD. Comment la CNAM compte-t-elle occuper les 5800 CDD sur les prochaines semaines ? La tutelle a-t-elle prévu une clause de revoyure lui permettant de revenir sur ses engagements en cas sous-utilisation de l’enveloppe ?
  • Quel est l’impact budgétaire du Contact Tracing sur le plan d’équipement de la branche (informatique, téléphonie, mobilier) ? L’enveloppe inscrite dans l’avenant COG couvre-t-elle la totalité des besoins ?
  • Quel est l’impact des recrutements (CDI et CDD) dédiés au tracing sur la RMPP ?
  • Le « tout télétravail (ou presque) » a généré des économies importantes dans les organismes. Quel montant cela représente-t-il sur 2020 ? Quel fléchage la CNAM a-t-elle prévu pour ces sommes ?

Globalement, au titre de cette enveloppe budgétaire, quelle part relève de l’autofinancement et quelle part provient réellement de l’Etat ? Rappelons que l’Etat a décidé unilatéralement de ne plus compenser certaines dépenses et a fini par faire assumer à la branche maladie l’essentiel des coûts de la pandémie sans accorder le moindre geste financier au profit du personnel ?

  • PLEIADE, dont nous ne savons plus s’il continue d’avancer, continue de susciter des interrogations dans les caisses cédantes. De nombreuses caisses cédantes ont déjà constaté une dégradation du service, des difficultés de suivi, des circuits à rallonge pour les chèques et pièces jointes trop souvent mal indexées, sans parler des allers retours pour les pièces médicales. Quel est réellement le gain attendu de PLEIADE (financier ? gains de personnel ?) et à quelle échéance ?

La CNAM a diffusé ses orientations et ses consignes d’accompagnement RH pour la sortie de crise. Or, si la crise sanitaire semble s’apaiser, la branche maladie demeure en crise. Le « tout tracing » a laissé des traces, pas seulement sur les collectifs de travail.

Les services historiques – ceux qui fondent l’attachement de la population à la Sécurité sociale- sont à la peine : taux de décrochés toujours trop bas sur les plateformes, prestations en espèces en retard qui devient chronique, services contrôles en difficultés, services RH et CNGP au bord- et pas que- de la saturation. Les dispositifs d’entraide ne suffisent plus, à l’instar de PHARE. Dès lors, quels dispositifs d’aides comptez-vous mettre en œuvre pour les missions de base ?

C’est peut-être moins criant et moins relayé dans la presse que pour la branche Famille, mais la branche maladie aussi souffre de son informatique, lequel est davantage pensé pour digitaliser l’assurance maladie et faciliter la restitution d’ETP que pour faciliter le quotidien des assurés et du personnel. Les déboires de SIDEP, d’Amelie, de SEPA, de PROGRES, d’ARPEGE montrent que les DSI ont besoin de temps et probablement d’argent. Quelle est la feuille de route de l’informatique ? Les travaux sont-ils effectués en interne ou externalisés ?

Lors de précédentes INC, la CNAM avait évoqué ses ambitions pour le front office. C’était avant la crise sanitaire, avant la fermeture des accueils, avant le retour des hygiaphones et des accueils sur rdv exclusivement. Quand les accueils sont ouverts au public, les assurés ont tendance à s’y presser car rien ne remplace le contact humain, notamment face à des assurés victimes d’illettrisme ou d’illectronisme, ou dont les situations ne s’accommodent pas de la vision quantitative (plus que qualitative) des contacts. Quelles sont les ambitions et/ou les projets de la CNAM pour le front office d’une part et pour les missions socles, dont celles des CES et des DRSM, d’autre part ? Qu’a-t-elle retenu de la crise ?

Enfin, sur les tableaux de bords :

  • Il est surprenant de voir que 80 personnes ont été recrutées sur un niveau 1 ou 2. Quel est le profil de ces salariés ? Il est d’ailleurs surprenant de constater une ancienneté moyenne de 23 ans pour des niveaux 1 : quel accès à la formation professionnelle pour ces plus bas niveaux ? Les dispositions volontaristes inscrites dans l’accord formation professionnelle doivent être matérialisées par les organismes locaux et ne pas rester au rang des belles intentions. A cet égard, au-delà du taux d’accès par tranche d’âge, c’est un taux d’accès par niveau qui serait également intéressant.
  • Alors qu’il est toujours aussi difficile de recruter et de fidéliser certains profils, quel est le trafic du site « lasecurecrute » ? Quelle proportion d’embauches en est issue ?
  • Comment est calculé le nombre de journées individuelles non travaillées pour fait de grève ? En effet, les appels à la grève permettent des « absences » de 55 minutes, une demi-journée ou une journée.
  • Globalement, il serait intéressant que la présentation comprenne les données de l’année N-1 a minima pour comparer les chiffres.

Ces questions sont complétées d’une déclaration préalable (voir ci-dessus) ainsi que, le cas échéant, de questions en séances.

La délégation du SNFOCOS