Monsieur le Directeur

Que ce soit en réunions ou par courrier, le SNFOCOS a interpellé de longue date la CNAM et la tutelle quant à l’iniquité des mesures de gestion de la Sécurité Sociale induites par les COG et la RMPP. A plusieurs reprises, nous avons saisi le DG de la CNAM, le Président du COMEX et la tutelle pour réclamer un plan d’investissement et de revalorisation au profit du personnel.

Aujourd’hui, nous ne pouvons que dresser un constat d’échec. Alors que le SNFOCOS a soutenu la mission de tracing comme mission de service public, comment ne pas reconnaitre que sa prise en charge par l’Assurance maladie met en danger ses autres missions. L’Assurance Maladie souffrait déjà d’un manque de personnel, notamment sur des profils experts (il suffit ici de penser aux juristes, aux managers, aux médecins salariés, aux praticiens conseils) et faisait largement appel aux CDD, à l’intérim, aux heures supplémentaires et pensait que la lumière viendrait du PHARE. La crise sanitaire est venue ajouter une surcharge de travail avec notamment des arrêts dérogatoires à gérer tant chez nos assurés qu’au sein du personnel. A ce titre la CNAM a obtenu des moyens humains et financiers actés dans une annexe de la COG sur laquelle FO s’est abstenue. Il est toutefois à regretter que dès 2022 des postes seront à rendre.

Depuis plus d’un an, le tout tracing a eu le temps de désorganiser les caisses ; les plateformes sont submergées, les délais de traitement s’allongent (notamment en raison de l’itération des prises de contacts d’assurés en attente de leurs prestations), les partenaires s’interrogent sur nos priorités (notamment dans établissements de santé qui avaient créé des circuits avec les collègues de PRADO ou de PFIDASS, ou dans les CCAS qui n’ont plus pu orienter les publics précaires vers nos CES).

Au-delà, c’est une déception qui s’est fait jour parmi les personnels, écartés de leurs métiers dans un contexte d’éloignement du lieu de travail et du collectif, de nombreux salariés ont perdu le sens du travail, ont perdu leurs repères, leur sentiment d’appartenance. Sur le terrain, cela se traduit par une hausse des arrêts, une hausse historique des demandes de ruptures conventionnelles, des abandons de poste et des démissions.

L’annonce de recrutements supplémentaires en CDI et en CDD n’aurait-t-elle été qu’un coup de communication ? Ces recrutements sont fléchés sur le tracing et ne constituent pas une remise en cause des trajectoires continues de baisse des effectifs inscrites dans les COG. Pour parler trivialement : c’est « reculer pour mieux sauter » car il faudra rendre ces postes dès 2022. Et les annonces concernant la COG de la MSA (qui doit rendre 1500 postes sur la prochaine COG) laissent craindre une casse sociale sans précédent dans nos organismes. Après une vague d’expansion, avec des absorptions de régimes dignes d’OPA, comment ne pas s’attendre à ce que l’Etat vous impose de dégraisser les effectifs ? Ce sera donc ça qui matérialisera les belles paroles du Gouvernement faites de remerciement et de fierté.

Le SNFOCOS vous le redit : il n’est plus possible de faire plus avec moins.

Pour reprendre les termes de notre confédération : nous exigeons l’arrêt des suppressions de postes et demandons l’embauche de CDI dans tous les organismes afin qu’ils puissent remplir leurs missions au service des assurés. Sur ce point, titularisons le maximum de CDD, qu’ils soient en tracing ou sur d’autres missions, pour mettre fin aux heures supplémentaires et aux CDD qui perpétuent la précarité. C’est ainsi que vous permettrez aux caisses de mener à bien leurs missions, que vous permettrez aux équipes des fonctions support et de la production de ne plus être sous tension, que vous offrirez aux assurés le Service Public attentionné qu’ils méritent (plus de personnel en front office, plus de personnel pour l’accompagnement sur les activités PRADO et PFIDASS par ex).

L’Assurance Maladie doit faire l’objet d’un plan d’investissement et de revalorisation au profit de l’ensemble du personnel.

 

La délégation du SNFOCOS