Comme chaque année à la même période, l’Ucanss ne connait pas le cadrage spécifique Salaires de l’année suivante que nous « arrachons » l’été suivant, rarement à la hauteur du niveau nécessaire et encore moins avec la rétroactivité suffisante.

Les salariés de la sécurité sociale sont devenus une variable d’ajustement des dépenses publiques tant dans ce que portent les COG que sur la réduction de la masse salariale et des effectifs. 20 ans que cela dure et il devient inadmissible de considérer comme acquis la résilience du personnel.

Il n’y a aucune fatalité dans la mobilisation sans faille du personnel une nouvelle fois gréviste massivement en cette journée de négociation sur les Salaires : 2022 était mal servie, 2023 était une goutte d’eau dans les rivières inflationnistes.

Au point que plus que le rattrapage du pouvoir d’achat, chacun se mobilise pour le « pouvoir de vivre » voire de survivre notamment parmi les nouveaux travailleurs pauvres que nous comptons y compris parmi les rangs des Cadres…

L’appel à la grève est une action difficile dans ce contexte où chaque euro compte. Nous avions pourtant sonné la fin du dialogue social national, unanime avec chaque fédération mobilisée depuis 3 mois.

Le retour à la table de négociation est un véritable ascenseur émotionnel, car cette RPN n’échappe pas aux annonces historiques en pareille période : aucune possibilité de mesure générale au travers de la valeur du point en 2024 avec le retour du socle commun de la RMPP à 1,5%, comme avant la Covid et comme avant l’inflation.

Le SNFOCOS dénonce une nouvelle fois l’existence de cet outil de gestion financier qui étrangle les moyens laissés à la main des directeurs qui même en disposant de minimarge de manoeuvre budgétaire se voient empêcher par les fourches caudines de la RMPP.

En fait, ce qu’annonce l’Ucanss indirectement, c’est la mort des mesures générales ; au pire moment, juste après la « saignée » de 2022 et 2023.

Dans ces conditions, il est hors de question d’abandonner le combat des Salaires et des mesures générales : l’intersyndicale l’a annoncé et se retrouve ce vendredi.

Les pouvoirs publics n’ont fait aucun effort et les avancées sont à mettre au crédit des initiatives maintenues par le SNFOCOS avec d’autres pendant la trêve des négociations.

En effet, l’Ucanss a fait tourner ses modèles pour satisfaire une partie des revendications additionnelles poussées notamment par le SNFOCOS et la fédération Force Ouvrière :

  1. L’Ucanss confirme l’ordre de grandeur de l’enveloppe de négociation des trois classifications pour 2024 voire 2025 entre 160 et 200 millions d’euros (chiffres extrapolés, car non officiellement confirmés). L’Ucanss se laisse la marge pour permettre de travailler sur le fond, et tracer les planifications budgétaires nécessaires aux refontes des classifications. Nous l’avons déjà dit ce montant commence à être significatif pour s’y intéresser de près. Sera-t-il suffisant ? La volonté de l’Ucanss est d’aller vite dans les négociations de telle sorte que les premiers effets pour les salariés se fassent sentir dès l’année 2024. Nous partageons ce même empressement car il correspond à une attente forte des salariés. Mais, pas à n’importe quel prix, nous y veillerons au SNFOCOS !

 

  1. L’Ucanss a entendu notre demande de travailler sur la prise en charge des abonnements de transports au-delà des 50% jusqu’à 75% de participation employeur dans la mesure où cette mesure est reconduite par les pouvoirs publics. Le COMEX va autoriser tous les accords locaux qui iront jusqu’au maximum. Les organismes locaux en auront-ils les moyens sans budget supplémentaire ? Nous aurons à négocier pour y parvenir en tout cas.

 

  1. L’Ucanss accepte d’ouvrir rapidement, dès le début janvier 2024, la négociation pour augmenter la participation patronale aux titres restaurant dans la limite des plafonds d’exonérations autorisés. Pour 2023, la limite d’exonération est de 6,91 euros (pour mémoire la participation patronale est aujourd’hui de 5,79 euros), ce qui représenterait environ 200 euros par an au profit des salariés.

 

  1. Nous avons le SNFOCOS, FO et d’autres syndicats porté un projet de sauvetage du régime Complémentaire santé avec la demande expresse que l’employeur puisse augmenter sa part patronale. L’Ucanss avance sur ce point et annonce être disposée à accepter cette hypothèse, même si, autour de la table, nous savons tous déjà que nous n’échapperons pas à une hausse de la cotisation salariale pour trouver les conditions du retour à l’équilibre : 15 millions pour la seule année 2023 et, ceci, avant l’annonce par les assureurs d’une hausse de 8 à 12% dans les autres branches en 2024. Les salariés de la sécurité sociale dans ce contexte ne pouvaient assumer en plus un tel effort.

La conclusion est simple si le SNFOCOS reste pragmatique : poursuivre le combat sur les salaires avec des initiatives unitaires avec toutes les fédérations, mais aller chercher rapidement dès janvier 2024 les ouvertures concédées par l’Ucanss pouvant apporter du salaire indirect pour ne pas subir « le rabotage par les deux bouts » des pouvoirs publics.

Le combat continue et la négociation doit reprendre et VITE !

Bruno Gasparini, Secrétaire Général du SNFOCOS