« Il faut récompenser le mérite et les gens qui travaillent beaucoup » . Cette citation n’est pas empruntée à un syndicaliste ou à un révolutionnaire mais à M. DARMANIN, le ministre de l’Action et des Comptes Publics. Cette formule est venue justifier l’attribution d’une prime de 200 euros nets en février pour les 40 000 fonctionnaires formés au prélèvement à la source ! (Le personnel de la branche famille qui a été mis à contribution pour la prime d’activité appréciera le manque de reconnaissance financière dont il bénéficie. La CNAF a pourtant pris le soin de communiquer : 120 000 nouvelles demandes – 6 fois plus de dossiers déposés en janvier 2019 qu’à la même période en 2018).

Pourtant, le 21 décembre dernier, le secrétaire d’Etat en charge de la fonction publique, M. DUSSOPT, avait indiqué que la prime exceptionnelle ne serait pas versée aux fonctionnaires et que le point d’indice des fonctionnaires n’augmentera pas en 2019. Arguant de l’impact budgétaire de la mesure, il a expliqué que l’Etat ne se voyait pas imposer aux collectivités et aux hôpitaux le versement d’une prime « aussi conséquente ». Pour rappel, il s’agit d’une prime exceptionnelle exemptée de cotisations et d’impôt jusqu’à 1 000 euros qui peut être versée, d’ici le 31 mars 2019, à des salariés rémunérés jusqu’à 3 600 euros.

Ces déclarations nous intéressent parce que l’UCANSS a diffusé son rapport sur l’emploi et que celui-ci s’appuie sur la situation de la fonction publique dans sa partie traitant de la rémunération.

Or, d’après les données fournies par l’UCANSS dans ledit rapport, le salaire moyen à la sécu en 2017 était de 30 783 euros bruts pour un salarié (N1 à 4, environ 2/3 du personnel), 38 114 euros pour un cadre 5A-5B et 45 566 euros bruts pour un cadre 6-7…

D’après ces chiffres, près de 2 salariés sur 3 seraient donc éligibles à la prime exceptionnelle dont le COMEX questionne l’opportunité.

Le jour où les organisations syndicales ont eu cette réponse, l’UCANSS et la tutelle ont eu la réponse du personnel : plus de 36 000 salariés de la Sécu ont été recensés grévistes, soit près du tiers du personnel. Dans certaines régions, la participation dépasse les 50% !

Selon les données UCANSS, en se basant sur une prime de 1 000 euros, une enveloppe autour de 100 millions d’euros serait donc nécessaire. Une goutte d’eau à l’échelle du budget de la Sécu et des efforts imposés au personnel depuis plusieurs années à travers les réorganisations et les COG.

L’UCANSS et la tutelle doivent entendre les revendications légitimes du personnel : 2019 doit être l’année du déblocage des salaires ! Le personnel ne doit plus être une variable d’ajustement et il doit bénéficier de rémunération à la hauteur de son investissement pour fournir un service public de qualité !

Résister en faisant grève le 29 janvier 2019 !

Revendiquer en réclamant le déblocage des salaires !

Reconquérir en obtenant des moyens à la hauteur des investissements du personnel !

Alain Gautron, Secrétaire Général du SNFOCOS