Le paysage des DRSM (Direction Régionale du Service Médical) de demain va être profondément modifié. Cette refonte se fait en cohérence avec la mise en place des grandes régions. Et n’est pas sans rappeler le Tram mis en place pour les CPAM.

Mais si pour le Tram le Directeur général s’était engagé à respecter le maillage départemental en respectant des activités Back et front office dans toutes les CPAM,  le SMMOP (Service Médical Management Organisation Performance) ne présente aucune garantie de cette sorte. 

Une remise en cause du maillage départemental

Sous prétexte de favoriser la proximité, c’est l’inverse qui se produit. En mutualisant les personnels, en réorganisant la gestion des prestations, en restructurant les territoires, en hyper concentrant les pouvoirs hiérarchiques et les pôles d’activités le SMMOP pose la question de la mobilité géographique ou fonctionnelle des salariés.

Avec les réorganisations métiers qui en découlent…
Et le risque :

  • de devoir choisir entre le lieu ou l’activité.
  • de mettre en danger des petits ELSM (Echelon Local de Service Médical) ou sites secondaires hébergeant à ce jour des activités mutualisées

Une gestion du risque renforcée ?

On nous présente le SMMOP comme moyen pour les services médicaux, de mettre en œuvre une meilleure gestion du risque  au niveau des territoires géographiques basés sur des portefeuilles de professionnels de santé (UTAA Unité territoriale d’avis et d’accompagnement). Ce qui aurait pour conséquence une meilleure attractivité du métier.

La révolution copernicienne de la GDR (Gestion Du Risque) n’est pas démontrée sur le terrain loin s’en faut. La réalité telle qu’elle remonte des expérimentations à notre syndicat est toute autre : les médecins conseils sont tellement noyés par les requêtes et les convoqués que la GDR est  à des années lumières de leurs préoccupations.

Une étude d’un d’autre syndicat a démontré une nette inflation des IJ (indemnités journalières) sur les sites expérimentateurs (sic !)

Une perte d’autonomie et du sens au travail

Les praticiens conseils des sites expérimentateurs sont vent debout face à la disparition des portefeuilles d’assurés qui ne permet plus un suivi personnalisé des assurés en arrêt de travail. Et rend les consultations plus complexes avec une charge mentale accrue.

Un risque délétère de compétition 

En imposant des objectifs à atteindre par unités de territoire dans les UTAA  on crée les conditions de la discorde. Quand une UTAA sera en difficulté pour absence ou autre, les autres UTAA rechigneront à aider, puisqu’ils auront leurs propres objectifs à atteindre.

Et pourquoi pas devenir l’ UTAA du mois …

Un partenariat SA/SM (Service Administratif/ Service Médical) local affaibli
En théorie encore, le SMMOP devrait faciliter la transversalité avec les CPAM puisque calqué sur la cartographie des SMI (Systèmes de Management Intégré). Et c’est ainsi qu’il est vendu. Mais en dehors des territoires (UTAA) ou les portefeuilles des professionnels de santé sont calqués sur ceux des DAM (Délégués de l’Assurance Maladie) on assiste surtout à un affaiblissement du partenariat SA/SM local par deux stratagèmes :

  • Une coordination régionale renforcée de tous les processus en créant des comités de pilotage des pilotes locaux SA/SM des processus sous l’égide du responsable de processus de la DRSM.
  • Un rattachement direct à l’ERSM (Echelon Régional du Service Médical) de certains processus mutualisés jusqu’ici en local

Un questionnement légitime des cadres responsables de service ou de secteur des ELSM

Au niveau local, les pouvoirs sont redistribués en renforçant le rôle des directions régionales et la concentration d’activités. Le questionnement des cadres managers responsables de service est bien légitime ….Il y aura inévitablement des économies d’échelle.

Au final un horizon plutôt sombre est à craindre si nous n’exigeons pas un changement de ligne.

Le SMMOP sera un des outils qui permettent la poursuite de la politique de restriction budgétaire déjà en œuvre dans les DRSM. Cette organisation des DRSM remet en en cause la relation ELSM/CPAM qui doit rester une priorité. Enfin la régionalisation de certaines prestations comme les AT/MP mis en œuvre au niveau des DRSM pourrait être le cheval de Troie d’une structuration  bien plus accomplie.