Après le passage il y a deux ans des 35 aux 37 heures avec une négociation d’augmentation de salaire, un industriel automobile implanté en France va modifier le temps de travail de 37 heures à 39 sans majoration de salaire.
« Travaillez plus. Sinon on va licencier ». Une pression intenable pour les salariés qui ont cédé au chantage par référendum malgré l’opposition des syndicats, face à l’employeur et au prix d’une ambiance délétère entre les salariés, bien divisés.
En effet, les cadres ont accepté en plus grande proportion l’augmentation du temps de travail hebdomadaire théorique pensant sans doute que leur temps effectif était déjà très largement écrêté. Une bien belle erreur quand on sait que dès 2017 ces cadres devront accepter une réduction des jours de RTT.
La direction se veut rassurante en indiquant que ces mesures étaient conjoncturelles avec un retour aux 35 heures en 2020. Elle a pourtant contourné l’opposition des syndicats en réalisant un référendum et en faisant signer des avenants individuels au contrat de travail, faute d’accord collectif. Des signatures obtenues «sous la pression» de salariés «apeurés».
Voilà une bien triste illustration de l’application possible de la loi du 8 aout 2016 dite « loi travail »
Cette loi déséquilibre la relation de l’employeur à son salarié qui est isolé et affaibli lorsque le contrat de travail individuel n’a plus la force protectrice de l’accord collectif de branche.
Si le combat de FO n’est pas terminé, la position du SNFOCOS vis à vis de l’Ucanss est inflexible : pas de contournement de nos conventions collectives et de nos accords de branches. De même, les Caisses nationales ne doivent pas se lancer dans des toilettages à visée locale qui dérogeraient à l’unicité de nos conventions collectives.
A bons entendeurs… et les salariés le seront forcément !
Bruno Gasparini
Secrétaire National en charge de l’Encadrement et de la Branche Famille.