L’INC Retraite s’est tenue le 20 mai 2021 et comme à l’accoutumée un point sur la situation de la branche a été présenté aux organisations syndicales.
La production montre quelques signes d’essoufflements. Après une année 2020 dynamique avec une forte diminution des stocks, le début 2021 connait une augmentation du nombre de demande de prestations (assez classique en début d’année) dont les Droits propres. La CNAV s’est voulue rassurante sur la constitution de ce stock dont une faible part concerne des dossiers dont la date d’entrée en jouissance n’est pas dépassée. Pour autant, l’augmentation des stocks n’est jamais de bon augure d’autant que le nouvel outil permettant d’instruire et sécuriser la reconstitution de la carrière des assurés « SYRCA » impacte déjà la production des caisses pilotes. Sa généralisation à l’ensemble des CARSAT prévue pour septembre 2021 risque donc de fragiliser un peu plus la situation de la branche.
Nous ont été présentés les enseignements tirés de la crise sanitaire sur le fonctionnement de la branche.
Un point concernait le besoin de fluidifier nos processus et ce, sur l’ensemble du processus allant ainsi de la nécessité d’augmenter la dématérialisation de nos process jusqu’à la mise en place de téléconsultation pour les médecins du travail (!!!)
De nouveaux outils, dont certains d’entre vous ont peut-être déjà entendu parler, vont déporter des activités actuellement souvent confiées à des secrétariats, sur les agents et les managers. Il s’agit par exemple des réservations liées à des déplacements professionnels.
Anecdotiques penseront certains, mais certainement emblématique de la diminution croissante des postes dans les services supports et de la nécessité de transférer des missions parfois chronophages sur les agents et l’encadrement.
S’agissant du télétravail, le DG a partagé le constat de la lassitude du personnel face au télétravail subi depuis plus d’un an. Il a expliqué que la branche s’est engagée depuis plusieurs mois dans une réflexion relative au télétravail choisi. Selon la CNAV, les métiers écartés du télétravail sont et seront essentiellement des métiers dits de proximité et/ou en lien avec la numérisation des flux. L’organisation du travail va globalement évoluer et pour la CNAV, il va falloir sortir de la logique de l’EAEA et du temps d’échanges unique.
Interrogé par le SNFOCOS sur l’avance de phase de la branche en matière de télétravail et la conciliation avec la future renégociation de l’accord national sur le télétravail, M. VILLARD a assumé son rôle de Président du COMEX pour expliquer qu’il ne fallait pas brider la négociation locale et que le COMEX veille à la conformité des accords locaux à l’accord cadre. Il s’est d’ailleurs satisfait des « innovations » inscrites dans certains accords comme celui qui prévoit la possibilité pour l’employeur de prendre en charge la moitié du coût du mobilier. Le caractère novateur de cette mesure peut surprendre dans la mesure où l’art 4 de l’accord cadre prévoit déjà que « en tant que de besoin, afin d’assurer l’ergonomie du poste du télétravailleur à domicile, l’organisme met à sa disposition un mobilier adapté ».
D’après les remontées du terrain, certains organismes ont retiré de leurs accords renégociés l’obligation de diagnostic et/ou sa prise en charge pour l’employeur. Là encore, il s’agit pourtant d’éléments inscrits dans l’accord cadre (cf art 4 et 5).
Apparemment, le contrôle de conformité et le caractère novateur sont plus orientés sur les économies.
La CNAV nous a indiqué avoir une réflexion sur le « flex office » sans pour autant envisager d’aller vers cette nouvelle organisation de travail de façon généralisée. Pour autant, la Caisse nationale a indiqué réfléchir à des options intermédiaires et a précisé que tous les projets immobiliers devraient obligatoirement contenir des éléments de modularité. Nous nous assurerons que les discours de la CNAV assurant que l’employeur n’imposera pas une flexibilisation intensive seront bien suivis d’effets.
Sabine Vavasseur, Secrétaire National du SNFOCOS en charge de la Branche Retraite
Chafik El Aougri, Secrétaire National du SNFOCOS en charge de la Branche Maladie