A coup de BSI, SDRH, ou de plans QVT, « l’employeur » (en réalité sa tutelle) essaie de nous convaincre que la « Sécu recrute » et fidélise ses salariés. En période d’austérité budgétaire, les directions locales valorisent les valeurs de la Sécurité sociale, la fierté d’appartenance, le sens au travail vis-à-vis d’un public fragile, les plans de mobilité, les accords télétravail et … les titres restaurant.
Mais notre Institution connait le phénomène dit de « Great Resignation ». L’enquête UCANSS annonce, je cite, que « le nombre de départs en 2021, tous motifs confondus (hors départs à la retraite), a augmenté de 25 % par rapport à 2020. Les démissions, représentant la moitié des départs, ont progressé de 30 % (de 1 231 démissions en 2020 à 1 599 en 2021)… Le risque de rupture du contrat est particulièrement important les premières années, et notamment la première. Toutes les entreprises s’accordent sur les enjeux de fidélisation des salariés, et notamment des plus jeunes, dont le rapport au travail se distingue des précédentes générations».
Pas besoin d’enquête UCANSS pour comprendre que le mal de l’attractivité et de la fidélisation des salariés repose sur un intérêt au travail diminué par la spécialisation, des conditions de travail détériorées par le manque d’effectif et enfin des salaires, tout le long de la carrière, peu revalorisés et de moins en moins compétitifs.
Pour s’en convaincre : un accord salarial à minima (+3.5% au 4ème trimestre 2022) et deux revalorisations de la valeur des titres restaurant pour solde de tout compte. Disons au passage que le Comex, pour se prévaloir de sa capacité de négociateur, est en dessous du plafond d’exonération autorisé par l’Etat, soit une nouvelle économie de 4 millions d’Euros et un manque à gagner d’autant pour les salariés, à comparer à l’effet de l’inflation sur nos salaires évalué à 165 millions d’Euros sur l’année 2022 malgré l’augmentation de la valeur du point ! Une fois de plus, le SNFOCOS aura pris ses responsabilités en signant les 3.5%, les deux revalorisations consécutives des titres restaurant et les +2.5% du système différentiel des retraites.
Quand la tutelle et le Comex prendront à leur tour leur responsabilité en garantissant des salaires dignes et suffisants tout le long de la carrière ? Autant d’occasions de rétablir l’attractivité et la fidélisation des salariés de la Sécurité sociale.
Au SNFOCOS, la mobilisation et la motivation restent intactes pour aller chercher la différence, car le compte n’y est toujours pas !