En Europe, les systèmes de santé varient grandement, tant en termes de couverture que de reste-à-charge pour les citoyens. À la lumière des données récentes, la France et l’Allemagne se positionnent comme les pays ayant les restes-à-charge les plus faibles, avec respectivement 7 % et 8,9 % des dépenses de santé restant à la charge des habitants.
En France, la sécurité sociale couvre près de 80 % des dépenses, tandis que les mutuelles complètent à hauteur de 13 %. Cela laisse un reste à charge d’environ 250 € par habitant en 2022, l’un des plus bas en Europe. De son côté, l’Allemagne se distingue par un financement public solide (85,5 %) grâce aux cotisations salariales, et par un rôle accru de l’État dans les dépenses de santé (10,7 %).
Dans d’autres pays comme le Royaume-Uni, l’Italie, ou encore l’Espagne, le reste à charge est significativement plus élevé. Le système universel et gratuit du NHS britannique reste emblématique, mais certains soins, comme l’optique et le dentaire, sont peu remboursés, laissant aux patients un reste à charge de 15 à 20 %. Les pays méditerranéens affichent des taux similaires : 16 % pour l’Italie et jusqu’à 25 % pour l’Espagne, où les dépassements en soins dentaires et optiques sont fréquents.
Cette position favorable pour la France donne des idées au gouvernement en soif de financement. Des remboursements plafonnés et évoluant moins vite que les prix et les salaires, des transferts vers l’AMC et une forte taxation des groupes de protection sociales complémentaires.
Avec la dégradation des comptes sociaux, le gouvernement dégrade le reste à charge des Français au risque de compromettre l’accès aux droits et aux soins.
Le SNFOCOS dénonce cette dérive qui appauvrit notre système dans une vision court-termiste défavorable aux salariés assurés.
Bruno Gasparini, Secrétaire Général du SNFOCOS.