Nous sommes au cœur du fonctionnement des établissements, garants de la qualité, du lien entre les usagers ou leurs représentants, les équipes et la direction, du respect des usagers et du bon usage des ressources. Pourtant, de nombreux cadres vivent une souffrance silencieuse, enfermés dans les contradictions, la perte de sens et la fatigue morale.

Derrière les mots à la mode du management — Efficience, Performance, Pilotage — se cache une réalité souvent plus rude : surcharge administrative, glissement de tâches, manque de moyens humains, pression budgétaire, injonctions paradoxales, relations dégradées, impossibilité de se projeter… Avec un impact certain sur la qualité de vie au travail et la vie personnelle.

Faire plus avec moins, trouver des solutions, réorganiser… Souvent très seuls à tout absorber jusqu’à l’épuisement. Les directions locales sont réduites à faire de la figuration, les services support sont exsangues et peinent encore à digérer le dernier CREF. Cela s’ajoute à une classification injuste, au Ségur de la santé, qui n’a toujours pas été versé à l’ensemble du personnel.

Notre système est -il à bout de souffle ?

La souffrance des cadres n’est pas un simple mal-être individuel, comme on veut parfois nous le faire croire. Elle est le reflet d’un système qui met en opposition des valeurs incompatibles : la logique de soin, tournée vers l’être humain, et la logique comptable, centrée sur des indicateurs dans un contexte sous tension. Ce tiraillement fragilise les plus investis et dégrade fortement les relations entre professionnels, la qualité de soins ou d’accompagnement.

Aidez-nous à retrouver du sens, à respirer à nouveau. Redonnons du temps à la relation humaine dans la bienveillance. Acceptons que les solutions ne soient pas uniquement descendantes. Réaffirmons le sens du service public et de nos valeurs. Rendons l’autonomie nécessaire aux cadres et aux directeurs, conformément à leurs délégations.

Ouvrons des espaces de parole, valorisons les collaborateurs.

Reconnaître la souffrance que nous vivons, c’est déjà restaurer une forme de dignité. Car nous sommes aussi blessés dans notre dignité et souvent maltraités.

Prendre soin de vos cadres, c’est prendre soin du collectif. Sans notre adhésion pleine et entière basée sur des conditions de travail dignes, aucun projet ne peut s’inscrire dans la durée.

A la lumière de ces éléments, le SNFOCOS demande un RDV en urgence avec les directeurs des UGECAM concernés.