Avec les externalisations, la sous-traitance généralisée, les projets techniques dont l’intérêt n’a pas été vérifié et qui engloutissent des dizaines de millions d’euros, nous sommes maintenant convaincus que le RSI est en train d’être tué à petit feu.
Quelles conséquences humaines ?
L’installation de logiciels « NEXTHINK » agissant comme une vidéo surveillance ne peut qu’augmenter l’incompréhension, le malaise, le désarroi et aboutir à la fragilisation psychologique des agents.
Insensiblement, les travaux présentant le plus d’intérêt sont confiés à des prestataires; les internes se retrouvent placardisés. Oh ! bien sûr, on ne licencie pas. Mais les agents sont insidieusement maltraités. Ils ont le sentiment d’être abandonnés, méprisés par leurs Directions qui, pour certaines, sont un bon exemple de management par la peur. Et, nous le savons tous, ce malaise, cette réalité du « bore-out » peuvent avoir des effets désastreux. L’augmentation des demandes de rendez-vous chez le médecin du travail n’est-elle pas le signe avant-coureur d’événements plus graves ?
Pour toute réponse, l’employeur propose l’attribution d’une prime uniforme de 100€ bruts pour les salariés cadres et non cadres. Pourquoi une telle aumône ?
QUELQUES EXEMPLES DE DYSFONCTIONNEMENTS, DE DEFAUT DE MANAGEMENT, DE MEPRIS DES SALARIES ET DES ELUS :
EXTERNALISATION DE LA MESSAGERIE
L’employeur a annoncé que la messagerie serait externalisée dès le mois de mars 2017 via un cloud à Microsoft. Comment peut-on externaliser des mails contenant des données confidentielles, personnelles et stratégiques sans impliquer les représentants du personnel et les Directions ?
Le SNFOCOS demande :
- l’arrêt immédiat de cette externalisation ;
- la production d’une note d’opportunité ;
- la réalisation avec les Directions d’un dossier de risques ;
- la production des déclarations CNIL ;
- la présentation du projet devant les IRP pour information/consultation.
Pourquoi ce manque de professionnalisme ?
EXTERNALISATION DU SERVICE RESEAU
Dès le 22 décembre 2016 le SNFOCOS a alerté sur les dangers de ce projet, sur le manque d’information des salariés et la consultation des IRP.
Nous avons appris le 31 janvier 2017 que cette externalisation du service réseau était abandonnée. Nous ne pouvons que nous en réjouir.
NEXTHINK
L’employeur a indiqué que cet outil informatique « inoffensif » de contrôle de l’activité des agents a été déployé sur 1500 postes à compter du 2ème trimestre 2015, et été désinstallé en novembre 2016. La DSI a acheté 8500 licences pour un montant de 248 829,01 € :
- comment ces opérations ont-elles été rendues possibles ?
- pourquoi une expression des besoins n’a-t-elle pas été élaborée ? Y aurait-il quelque chose à cacher ?
- qui a pris la responsabilité de cette décision ? Qui a commandé ces licences et ordonnancé leur paiement ? Le tout en catimini.
- ces pratiques surprenantes ne sont-elles pas liées à l’organisation même de la CN RSI ?
Pendant cette longue période secrète de collecte des données, le respect de la vie privée des salariés a été bafoué et les IRP ont été ignorées :
- qui peut nous assurer qu’il n’y a pas eu utilisation et/ou vente de données personnelles des agents ? Seule une expertise extérieure pourra le dire.
- le SNFOCOS a donc demandé un audit, indépendant de la DG, de la DGA, des RH et de la DSI.
FUSION DES BASES (DEUX CAISSES)
Ce projet de fusion de deux bases a coûté plusieurs millions d’euros en prestations externes. Avec le coût des ETP internes, la facture devient vertigineuse.
Ces dépenses étaient-elles justifiées ?
Ce projet était-il utile pour le RSI ?
GED/GDT – ALFRESCO
Le remplacement de la GED/GDT par ALFRESCO afin de faire des économies présumées sur les licences FILENET a été effectué sans évaluation des besoins du RSI. Résultat : beaucoup de temps et d’argent perdus et retour à la case départ.
Pourquoi ce gâchis ?
CONTROLE AUTOMATISE DE L’ACTIVITE DES SALARIES
Un système d’enregistrement des données, avec attribution à chaque agent d’un code différent, permet à l’employeur de savoir pour chaque journée le nom du salarié qui est entré dans les locaux et l’heure précise d’entrée. Ce moyen de contrôle nécessite, d’une part, une déclaration à la CNIL, d’autre part, l’information/consultation des IRP.
Le SNFOCOS a demandé que :
- les salariés soient informés ;
- les IRP consultés;
- la déclaration CNIL produite.
Le RSI devient peu à peu une coquille vide.
Il est temps que nous réagissions tous ensemble pour refuser cette fatalité.
« IL N’Y A NI RICHESSE NI FORCE QUE D’HOMMES »
Jean Bodin
Brahim BOUZID, Délégué Syndical SNFOCOS