Le SNFOCOS, représenté par son Secrétaire général Alain Gautron et par Dominique Poumier, était reçu par Vincent Mazauric, Directeur de la Caisse Nationale des Allocations Familiales (CNAF) le 18 avril dernier.
Ce premier échange d’une heure et demie avait pour finalité de présenter le SNFOCOS dans ses grandes lignes et d’aborder des sujets de fonds auxquels nous sommes attachés.
D’emblée, Vincent Mazauric nous a demandé de dire ce que nous avions sur le cœur et nos souhaits en termes d’améliorations.
Alain Gautron, tout en rappelant l’importance du paritarisme au sein de l’institution Sécurité sociale, s’est donc exprimé sur trois sujets essentiels :
Le climat de la Branche Famille
Avec notamment le conflit entre le précédent Directeur général et les Directeurs de la Branche. Pourtant, le SNFOCOS tout en restant sur le respect du droit avait tiré la sonnette d’alarme mais en vain…Il apparait nécessaire de recréer de la confiance au sein du réseau. D’autant plus que cela a un écho sur la négociation en cours concernant les Directeurs et les Agents de direction. Il est donc nécessaire de sécuriser le parcours professionnel de cette catégorie professionnelle.
L’adéquation entre les objectifs de la Branche et les charges/moyens
Sans surprise pour le Directeur de la CNAF qui visite les Caf, des mouvements locaux de grèves sont enclenchés avec les mêmes motifs de revendications, à savoir l’insécurité dans les accueils et l’adéquation charges/moyens. Même s’il y a la contrainte de la Loi de financement, les moyens n’y sont pas et le personnel des Caf est épuisé. Il perd du sens sur le travail effectué.
Certes, le numérique apportera des solutions mais ne répondra pas forcément aux besoins d’une partie du public des Caf.
Or, les CAF reconnues partie prenante de l’amortisseur social de crise du système de protection sociale français, sont mises en tension dans leur gestion, leurs missions et leurs objectifs.
Notre plateforme revendicative pour l’encadrement et celle des contrôleurs CAF
L’encadrement subit de plein fouet un manque de reconnaissance professionnelle, un tassement hiérarchique avéré par une grille de classification devenue obsolète. Les coûts de rabot successifs sur les effectifs et les budgets à chaque COG en sont la preuve. Et que dire des Lettres de cadrage avec des taux de RMPP qui rendent impossible toute reconnaissance et laisse un sentiment de mépris.
Dès lors, et à l’aide des deux plaquettes élaborées par notre syndicat pour l’encadrement et les contrôleurs CAF, nous demandons au Directeur de la CNAF et membre du COMEX une action auprès de l’UCANSS afin :
- De valoriser les déroulements de carrière et de remédier au tassement hiérarchique dans la Branche.
- D’impulser un parcours professionnel qualifiant des contrôleurs de la branche à l’image de ce qui a été mis en place pour les inspecteurs de recouvrement de l’ACOSS, du type VAE.
Les réponses apportées par Vincent Mazauric :
S’agissant du climat de la Branche, il n’est pas étonné de la situation, il en perçoit encore des échos. Cependant, il faut tourner la page respectueusement, regarder la richesse du collectif de la Branche et faire vivre des valeurs en des temps exigeants et difficiles. Il faut s’organiser en tirant partie de ce qui est fait et notamment le maillage de mutualisations au sein du réseau et ce malgré ses défauts car cela rend plus fort. Il est dans son intérêt de s’appuyer sur la plénitude des compétences d’un directeur et faire confiance.
Il faut s’appuyer sur les bons bilans en tenant compte des avantages-inconvénients.
D’ailleurs, il ajoute qu’il a été placé à la tête d’un réseau plus que d’une Caisse Nationale : « nous sommes une entreprise de réseaux ».
En matière de Sécurité, des moyens sont déployés et les accueils sont aussi convenablement que possible, outillés. Il n’y aura pas d’économies là-dessus et il ne faut rien laissé passer sur les postures agressives du public.
Concernant la perte de sens, Vincent Mazauric a indiqué que nous n’étions pas la seule organisation syndicale à l’évoquer. Cependant, notre sens n’est pas attaqué et pas question de croire que les agents n’ont rien à faire. L’exemple évoqué du temps passé par l’encadrement sur du reporting doit faire l’objet d’un allègement, demande faite d’ailleurs auprès des directeurs.
Pour ce qui concerne la situation des contrôleurs, il va regarder et faire sa propre analyse. Néanmoins, notre interpellation est intéressante car elle révèle des politiques catégorielles. Pas d’engagement ferme pour le moment mais une suite sera apportée à cette requête.
Concernant la Lettre de cadrage pour la Branche, pas de mesure « points » générale envisagée et le cadre de la RMPP suffit tout juste à servir 1/5 ème de l’accord chaque année. Même si effort /absence d’espérance n’est pas juste, il ne pourra faire plus avec le taux de la RMPP. Cependant, s’il y a une marge de manœuvre, si infime soit-elle, il la prendra.
De fait, l’effort 2018/2022 sur l’emploi va être plus exigeant que 2013/2017.
La condition première est de retravailler notre outil de production car la simplification ne suffira pas.
Pour le moment, seule la refonte du modèle de production importe de façon à ce que dans la période 2018-2022 l’effort soit dosé. En effet, 2018 et 2019 auront des conditions de production semblables à 2016/2017 mais à compter de 2019, un gros changement avec le nouveau mode de calcul et de gestion des aides au logement.
Nous devrons rendre des emplois de façon modérée et cela devra coïncider avec les gains de productivité qui seront dégagés à partir de 2020.
En conclusion, le SNFOCOS a réexprimé son souhait d’avoir un retour sur ses différentes requêtes.
Alain Gautron, Secrétaire Général du SNFOCOS
Dominique Poumier, Chargée de mission au SNFOCOS