Nous vous l’avons annoncé la semaine dernière suite à la réunion paritaire du 28 mai, le projet de classification de notre employeur est mort. Les organisations syndicales l’ont signifié à l’UCANSS en quittant la table des négociations.
Après vous avoir expliqué le projet dans nos divers articles, revenons de manière pragmatique aux chiffres afin de vous prouver les « bienfaits » de ce projet avorté, au cas où l’employeur ne revienne en recyclant les mêmes idées. Et notamment ses deux idées phare : la suppression de l’ancienneté et le déclassement des milliers de cadres. Mais pourquoi ? Explication en quelques chiffres.
Prenons l’exemple d’un cadre de niveau 5B entré à la Sécu en 2004. Ce salarié est aussi bien un enquêteur ATMP, un contrôleur du recouvrement, un contrôleur allocataire, un conseiller informatique service, un travailleur social, un assistant de service social, un délégué de l’assurance maladie, un audiencier… autant de ces emplois que l’UCANSS souhaitait déclasser dans la grille des employés, au niveau D.
Coefficient de base : 285 points ; s’ajoutent 15 années d’ancienneté soit 30 points ; considérons qu’il a obtenu quatre fois des pas de compétence en 2007, 2011, 2015 et récemment en 2019, à hauteur de 48 points. Son coefficient développé est donc de 363 points soit 2.629 euros brut (la valeur du point est de 7,24342€).
Maintenant continuons sa carrière avec le scénario fiction du projet de nouvelle classification de l’UCANSS adopté dès la rentrée 2019, comparé au système actuel.
Dans ce cas ce salarié n’est plus cadre mais classé niveau D de la grille des employés. Ainsi, il ne touchera pas la prime de résultat que l’UCANSS prévoit d’étendre à tous les cadres ; il ne profitera pas de la revalorisation des points de compétence à hauteur de 15 points (il reste à 12 points puisque c’est le nouveau barème pour les employés). S’il obtient toujours régulièrement des points de compétence, il ne touchera pas les 9 points de garanties qui remplacent le système actuel de l’ancienneté (il ne touche donc plus du tout d’ancienneté).
1er scénario en ne prenant en compte que les changements relatifs à l’ancienneté et aux points de compétence, sans parler de la prime de résultat.
Année | Projet UCANSS | Salaire mensuel | Ancienne classification | Salaire mensuel | ECART
ANNUEL (14 mois) |
||
2019 | 363 points | 2.629 € | 363 points | 2.629 € | 0 | ||
2020 | + 0 points | 2.629 € | + 2 points d’ancienneté = 365 | 2.643 € | 196 € | ||
2021 | + 0 points | 2.629 € | + 2 points d’ancienneté = 367 | 2.658 € | 406 € | ||
2022 | + 0 points | 2.629 € | + 2 points d’ancienneté = 369 | 2.672 € | 602 € | ||
2023 | + 12 points de compétence = 375 | 2.716 € | + 12 points de compétence
+2 points d’ancienneté = 383 |
2.774 € | 812 €. |
PERTES cumulées sur 4 ans : 2.016 €
Ajoutons maintenant à ce tableau pour un deuxième scénario une prime de résultat qu’aurait du toucher ce salarié en restant dans la grille des cadres puisque l’UCANSS souhaite l’étendre à tous les cadres. Elle est aujourd’hui attribuée à partir du niveau 8 sur décision du directeur et peut atteindre la moitié du salaire mensuel.
En ne lui accordant qu’un quart de son salaire en prime annuelle de résultat, ajoutons à ce tableau entre 660 € et 693 € par an entre 2020 et 2023, ce qui ajoute à la perte un manque à gagner de 2 685 € de plus soit pour la période de ces 4 années : 4.701 Euros.
Voilà l’explication.
Voilà pourquoi, en plus du statut, nous n’accepterons pas de voir revenir ce projet.
Voilà pourquoi nous avons quitté la table des négociations.
Voilà pourquoi le 25 juin nous vous appelons à vous mobiliser afin de dire définitivement NON à l’employeur.
Eric Gautron, Secrétaire National en charge de la Communication et de la Syndicalisation, de l’Encadrement et de la Prévoyance