A l’occasion d’un colloque sur la « réforme des retraites » à l’Assemblée Nationale le 11 mars dernier, madame la ministre des Solidarités et de la Santé avait brocardé les 25 ans de réforme sur les droits des salariés, privé comme public et spéciaux, en qualifiant ces réformes de « bricolage ».
Il semblerait que la ministre finalement ait pris goût à cette passion pour de nombreux concitoyens… Selon différentes sources d’information, il se préparerait dans le PLFSS 2020 rien moins que l’accélération de la « réforme Touraine » qui bricolait un nouvel allongement de la durée d’activité pour bénéficier d’une retraite à taux plein.
On bricole et on accélère, l’exemple vient d’en haut : le président de la République lui-même, dans sa conférence de presse du 25 avril dernier, a utilisé le terme « accéléré » pour ce que la presse nomme « l’acte 2 du quinquennat ».
A cette conférence de presse, le président a évoqué la retraite et l’âge de 62 ans, qu’il serait hypocrite de déplacer compte tenu du chômage dans notre pays.
Le constat est donc partagé au plus haut niveau, dans les faits cela signifie qu’un salarié sur deux lorsqu’il demande sa pension de retraite n’est plus au travail.
Nous l’avons écrit plusieurs fois et cela a été confirmé par le Haut-Commissaire lui-même, à l’époque où nous allions le rencontrer.
Que dire alors, en termes d’hypocrisie, lorsque le président de la République ajoute que l’âge d’équilibre est entre 63 et 64 ans, et que celles et ceux qui veulent « partir » à 62 auront à subir une décote ?
La seule réponse, au-delà des termes techniques, est simple : il faudrait travailler (pour celles et ceux qui le peuvent) deux ans de plus pour avoir une retraite complète.
FO le dit simplement : stop aux réformes, qui, sous le fallacieux prétexte de justice, ne font que diminuer les droits.
La Confédération donne rendez-vous aux militants, adhérents et sympathisants le 21 septembre à Paris pour le lancement de la grande campagne nationale de sensibilisation et de refus de ces régressions sociales.
La retraite est un droit, pas une variable d’ajustement des déficits publics.
Editorial FO Actualités Retraites N°89 – Philippe PIHET, Secrétaire Confédéral, 4 juillet 2019