L’Institut de la Protection Sociale (laboratoire et réservoir d’idées pour toute la protection sociale) vient de publier un deuxième rapport sur le projet de loi de réforme des retraites.
Ce document, particulièrement bien documenté, s’appuie sur les éléments contenus dans le « rapport DELEVOYE » de Juillet 2019. C’est peu dire que le gouvernement n’a pas apprécié les conclusions !
Vous jugerez par vous-même en allant sur le lien, les analyses développées par notre confédération trouvent dans ce document des exemples chiffrés, incontestables.
Contrairement à la communication gouvernementale, ce projet de réforme n’est pas du tout en faveur des femmes, que ce soit sur les majorations pour enfants, même à partir du premier, il n’est pas non plus en faveur des cadres dont la rémunération dépasse 120 000 € par an, enfin, la « nouvelle « donne en termes de pension de réversion exclut dans les faits les hommes (11% des réservataires) sans pour autant améliorer le sort des veuves.
Et que dire, sur la réversion, du recul social absolu qui consisterait à la réserver au survivant qui a fait liquider ses droits propres à la retraite?
Un exemple dans notre environnement: chaque année environ 300 collègues meurent alors qu’ils sont encore en activité. La pension de réversion, lorsqu’elle est due, est versée à partir des 55 ans du bénéficiaire, et même avant s’il y a des enfants à charge.
La « justice » future reporterait a minima de 7 ans le bénéfice de cette pension de réversion !
On comprend, à quelques heures du mouvement du 5 décembre, l’empressement du gouvernement pour décrédibiliser ce rapport.
Mais dans cette précipitation, ledit gouvernement se tire une (nouvelle) balle dans le pied; jugez plutôt, lu dans la presse la semaine dernière : Sur la méthode, le Gouvernement « rappelle la grande fragilité de simulations ou de cas-types faisant des hypothèses sur des paramètres du futur système qui n’ont pas été arbitrés et demeurent à l’ordre du jour des concertations en cours ».
Ah bon, mais alors, les simulations contenues dans le rapport du Haut-Commissaire seraient aussi sujettes à caution ?
TOUS DANS LE MOUVEMENT SOCIAL À PARTIR DU 5 DÉCEMBRE !
Alain Gautron, Secrétaire Général du SNFOCOS et Philippe Pihet, Conseiller Retraites de la Confédération