Lors de son conseil National les 19 et 20 Mai derniers, le SNFOCOS avait invité, dans le cadre de sa réflexion lancée sur les cadres de la sécurité sociale, Alain Pichon, docteur en sociologie et auteur du livre « Les cadres à l’épreuve confiance, méfiance, défiance ».
Le questionnement sur le statut de cadre est bien légitime dans notre institution avec tous les évènements ou problèmes que nous évoquons régulièrement dans nos colonnes* et que nous avons récemment rappelé à Jean-Louis Rey, le nouveau président du COMEX de l’UCANSS (sentiment de mépris collectif de la part de l’employeur, non reconnaissance dans l’institution, alignement par le bas de l’accord sur les frais de déplacement, tassement hiérarchique avec une classification obsolète, cadres payés en dessous du plafond de la sécurité sociale, exclusion de l’article 23 sur les primes, reporting incessant, écrêtage des heures supplémentaires ni payées ni récupérées, suppression prochaine du régime cadre avec la fusion AGIRC-ARCCO) .
Ce questionnement est d’autant plus légitime que le « statut cadre » ou le « malaise des cadres » est une problématique qui ne se retrouve pas qu’à la Sécurité Sociale mais traverse la société française, dans ses composantes et son histoire. D’abord parce que cette catégorie, qui voit le jour en 1947 avec la création de l’AGIRC (Association générale des institutions de retraite des cadres), est très hétérogène dans sa composition.
Dans notre réflexion sur les cadres de la sécurité sociale nous voyons bien d’ailleurs qu’au sein d’une même branche le terme « cadre » désigne des personnes exerçant des fonctions bien différentes : cadre manager, cadre de proximité, cadre expert, chargé de missions… sans compter tous les autres types d’emplois de la sécurité sociale occupés par les niveaux 5A à 9 de notre classification devenue largement obsolète.
Alain Pichon dans son livre évoque cette hétérogénéité en faisant remarquer qu’il n’existe pas une définition stabilisée des cadres, y compris dans les instituts statistiques qui proposent des analyses sur ce sujet. Pour autant le constat est que l’évolution quantitative de cette catégorie est très importante et c’est une des raisons aussi de son malaise : la banalisation du statut.
Voilà bien un des aspects important de l’évolution de ce statut : aujourd’hui un cadre n’est pas qu’un « encadrant », un manager, c’est aussi souvent un expert dans son domaine, un pilote de projet.
Voilà qui nous rapproche de la sécurité sociale où le profil du cadre est en effet très large et où les cadres « experts » sont bien plus nombreux que les cadres managers. L’enquête lancée par le SNFOCOS auprès des cadres de l’institution nous donnera d’ailleurs très prochainement un éclairage sur ce sujet (https://fr.surveymonkey.com/r/SNFOCOS).
Alain Pichon dresse d’ailleurs des constats que nous avons relevé pour la sécurité sociale : 35% des cadres déclarent travailler plus de 40 heures par semaine (enquête Emploi de 2002) avec des dépassements horaires non rémunérés.
Alain Gautron
Secrétaire Général
Eric Gautron
Secrétaire National en charge des ARS, de la politique de la communication et de la syndicalisation
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