Un télétravail de masse s’est imposé brusquement en France, à la mi-mars avec les contraintes du confinement. Selon la Ministre du travail, 5 millions de français étaient télétravailleurs début mai.
A la Sécurité sociale aussi, les salariés ont majoritairement télétravaillé pendant le confinement, les résultats de notre questionnaire RH (près de 70 % des répondants sont au télétravail) confirmant les chiffres communiqués par les caisses nationales (avec quelques différences selon les branches : 45 % des salariés de CPAM pour la branche Maladie, 85 % des salariés pour la branche retraite, 50% pour la branche famille, …).
Le télétravail à la Sécurité sociale comme partout s’est mis en place dans l’urgence, car même s’il était présent avant le confinement, il ne concernait pas autant de personnel ni 100% de leur temps de travail (rappelons que le protocole d’accord relatif au travail à distance de l’UCANSS du 28 novembre 2017 que le SNFOCOS a signé qui ne prévoyait pas plus de 3 jours de télétravail par semaine ne s’appliquait plus pendant cette période).
C’est pourquoi nous avons été et sommes toujours particulièrement vigilants à ce que son déploiement n’engendre pas d’inégalités entre salariés. Ainsi nous nous sommes battus dès fin mars pour que tous les salariés travaillant à domicile perçoivent une indemnité forfaitaire mensuelle de 52 euros pour couvrir les frais inhérents à l’activité professionnelle à domicile.
Alors que Malakoff Humanis a dévoilé début mai les résultats de la première vague de son étude Flash Télétravail et confinement réalisée par le Comptoir de la Nouvelle entreprise entre le 15 et le 20 avril dernier (2 autres vagues devraient suivre), c’est l’occasion de revenir sur cette nouvelle forme de travail, privilégiée pendant la crise sanitaire et préconisée pour encore plusieurs semaines, pendant le déconfinement.
L’étude MMH précitée nous apprend que 39% des salariés télétravaillent depuis le début du confinement (ils étaient 30 % en novembre 2019). La moitié d’entre eux expérimente cette forme de travail pour la première fois, et 62% télétravaillent à 100%.
30 % des télétravailleurs confinés estiment que leur santé psychologique s’est dégradée et 25 % que leur santé physique s’est détériorée.
Ces chiffres sont révélateurs de la nécessité de mieux encadrer le télétravail pour éviter les dérives. Les risques sont connus mais décuplés pendant le confinement : isolement, stress, hyper connexion au travail, mauvaise gestion du temps, baisse de motivation, équilibre vie professionnelle vie privée, inadaptation du matériel, espace inapproprié…
Des solutions doivent être trouvées, collectivement et individuellement pour y faire face, ce qui implique que l’employeur soit pro actif dans leur mise en place pour pouvoir passer du télétravail de crise à un télétravail mieux encadré.
Le SNFOCOS a interrogé le président du COMEX et les Directeurs de Caisses nationales sur le déploiement du télétravail après le déconfinement (voir ici les questions posées et les réponses apportées ) car malgré les difficultés et les risques évoqués plus haut de nombreux salariés souhaiteraient bénéficier à l’avenir d’un socle de jours de télétravail de manière pérenne.
Ce que démontre encore l’étude Flash télétravail de Malakoff Humanis : 73 % des télétravailleurs souhaitaient demander à pratiquer le télétravail après le confinement ! Le télétravail est d’ailleurs privilégié encore à l’heure du déconfinement, à la Sécurité sociale comme ailleurs.
L’UCANSS le 14 mai dans sa note sur les mesures prises dans le cadre de l’Etat d’urgence sanitaire lié à l’épidémie de COVID -19, annonce suivre les préconisations gouvernementales sur le maintien du télétravail qui doit être la règle à chaque fois qu’il peut être mis en œuvre.
Mais pas dans n’importe quelles conditions !
Le SNFOCOS continuera d’y veiller et s’associe à la volonté de FO de négocier un accord interprofessionnel sur ce thème, comme l’a annoncé Yves Veyrier le 11 mai dernier, afin d’assurer un cadre protecteur à tous les salariés concernés (voir article InFO militante du 8 mai 2020).
Karine Gillard, membre de la CPP Encadrement du SNFOCOS