Alors que le télétravail s’impose de plus en plus comme mode de travail privilégié, en période de pandémie actuelle et pour l’avenir (voir à ce sujet le dernier baromètre Malakoff Humanis daté du 9 février dernier), il induit aussi une utilisation différente des bureaux.
C’est ainsi que le flex office se développe déjà en France depuis quelques années et continuera à se développer en parallèle du développement du télétravail (les salariés seront de fait de moins en moins présents dans les locaux de leur entreprise).
Pour mémoire on peut définir le flex office comme un espace de travail qui ne donne pas d’emplacement fixe aux employés, les poussant à changer régulièrement de place au sein de l’entreprise ou même à travailler ailleurs.
Il s’agit donc de repenser les espaces de bureaux : on abandonne progressivement le modèle du bureau attitré tout comme celui de l’open space, pour celui d’espaces communs partagés, modulaires, ouverts et connectés où le salarié peut choisir son poste de travail, à chaque moment de la journée, en fonction des tâches qu’il a à effectuer.
Cela permet aussi de réduire drastiquement les espaces de travail et donc aux entreprises de faire des économies immobilières substantielles.
Cependant des risques inhérents à cette nouvelle organisation existent et nous pensons que tout comme il fallait encadrer le télétravail (ce qu’a fait l’ANI du 26 novembre dernier) il faut s’attacher à encadrer le développement du flex office. Car cette nouvelle organisation de travail engendrera sans aucun doute des difficultés d’adaptation, des incompréhensions, des questionnements pour les salariés qui vont y être soumis.
On ne peut ignorer déjà la volonté de nos employeurs d’accélérer cette tendance. Cela pourrait susciter la fermeture des petits sites, des établissements ayant un faible nombre de salariés et entraîner à une mobilité géographique des salariés vers un autre lieu de travail.
Il est primordial de sécuriser dans nos établissements, le maintien du collectif de travail ainsi que la cohésion d’équipe.
La mise en place du flex office se traduit bien souvent par un manque de concentration et de la fatigue pour les salariés. Ces conditions de travail détériorées entraînent souvent une fatigue supplémentaire liée au bruit, une limitation des échanges, un sentiment de pression, une perte de repères et un risque pour l’esprit d’équipe.
Nous travaillons à la Sécurité Sociale car nous défendons la nécessité d’un système social pour tous et d’une cohésion sociale. Nous devons garder cet état d’esprit et le développement du flex office non organisé de manière participative et inapproprié à certains emplois est un réel danger pour le maintien de celui-ci !
Karine Gillard, membre de la CPP Encadrement
Jean-Philippe Bourel, Secrétaire National, en charge de la Branche Recouvrement et de l’Encadrement