12 millions de personnes, soit près de 20 % des Français assurés bénéficiaient en 2022 de la reconnaissance d’une affection longue durée par l’Assurance maladie.
Alors que l’exécutif doit trouver 6 milliards d’euros d’économies dans le champ de la Sécurité sociale pour boucler le Budget 2025, le remboursement des affections de longue durée est dans le viseur du gouvernement.
Après un ballon d’essai lancé par le Ministre du budget le 6 mars dernier « Comment éviter la dérive sur les dépenses liées aux affections de longue durée, tout en continuant à protéger les patients ? », le ministre délégué à la Santé confirme le 21 mars « Un débat est nécessaire sur les ALD, les prises en charge peuvent évoluer tout en garantissant l’accompagnement des patients ».
Le dossier est explosif et le gouvernement se montre prudent, les modalités envisagées ne sont pas précisées.
Ce projet touche au remboursement des soins des plus malades parmi les assurés. Il ne manque pas d’inquiéter les associations et les organismes complémentaires d’assurance maladie (OCAM).
Pour préserver les assurés, si la Sécurité sociale ne prenait en charge les ALD que dans la limite du plafond de remboursement, les OCAM pourraient devoir assumer la différence de reste à charge. Le transfert serait d’autant plus important pour ces organismes que ces affections (insuffisance cardiaque, diabète, cancers…) se développent concomitamment au vieillissement de la population.
Ce projet reviendrait à leur faire payer une deuxième fois le « quoiqu’il en coûte » du soutien aux entreprises pendant le Covid, fonds de solidarité que certaines ont utilisé comme une manne inespérée à des fins sans rapport avec sa finalité…
Jocelyne Lavier d’Antonio pour le SNFOCOS