La situation des aidants salariés est un thème qui concerne les organisations syndicales, tout simplement parce que c’est un sujet de plus en plus porté par les salariés.

Le SNFOCOS est particulièrement investi depuis longtemps sur le sujet de la dépendance en général, celui des aidants en particulier.

Sur ce sujet les négociations avec l’UCANSS se poursuivent et nous continuons à pousser nos propositions.

Les aidants représentent 20% du nombre de travailleurs en France. Seul un tiers des aidants informent leur supérieur hiérarchique de leur situation. Bien souvent, ils estiment que leur rôle d’aidant ne concerne pas l’entreprise. En parallèle, 39% des salariés aidants ignoreraient que le Code du Travail prévoit des congés spécifiques et adaptés à leur situation. Pour plus de discrétion ou parce qu’ils ne connaissent tout simplement pas ces dispositifs, 67% des aidants prennent des congés payés et RTT pour assumer leurs responsabilités.

Il n’y a pas de raison pour que le comportement des salariés aidants de l’Institution soit différent.

C’est un thème qui concerne aussi les employeurs. Les entreprises qui ont fait le choix d’une politique ambitieuse à destination des salariés aidants constatent une influence directe sur le quotidien professionnel, un recul de l’absentéisme et une meilleure productivité.

Pour l’employeur UCANSS, l’accord visant à l’accompagnement des aidants de l’Institution Sécurité Sociale serait ambitieux, peu d’entreprises négociant sur ce point.

Ambitieux alors que la définition des bénéficiaires est restrictive ? ambitieux alors que l’UCANSS entend limiter le financement aux seuls 2% du degré élevé de solidarité (DES) de notre prévoyance collective ?

Les entreprises qui ont sauté le pas constatent que l’accompagnement des salariés aidants est un dispositif gagnant/gagnant pour le salarié et l’employeur.

Pour le SNFOCOS l’employeur doit donc apporter sa contribution au dispositif. L’élargissement de la définition des bénéficiaires et l’amélioration de l’enveloppe financière sont les seules possibilités de répondre aux enjeux et aux besoins des aidants de l’Institution Sécurité Sociale. N’avons-nous pas vocation à être exemplaires en matière de droits sociaux ?

S’il est vrai que trop peu d’entreprises ont négocié sur le sujet, on connaît déjà des accords remarquables :

  • La Poste a passé un accord en septembre 2018 qui concerne aussi bien les aidants selon la loi que ceux qui bénéficient juste du « certificat » de La Poste, beaucoup plus englobant. Il a trait essentiellement à l’aménagement du temps de travail pour répondre aux besoins spécifiques des aidants en la matière et s’avère très complet.
  • Chez Safran le régime de prévoyance est enrichi d’une offre « aide aux aidants » destinée à prendre en compte la situation des collaborateurs et des retraités qui accompagnent au quotidien un proche malade ou en situation de handicap. Entièrement financé par les excédents du régime prévoyance mis en réserve depuis 2009, l’offre est effective depuis le 1er novembre 2018. Les bénéficiaires sont l’ensemble des salariés et des retraités du groupe Safran adhérant au régime de prévoyance en cas de perte d’autonomie de leurs parents, enfants et/ ou conjoint.

Jocelyne Lavier d’Antonio, en charge de la Protection Sociale au SNFOCOS

Retrouvez tous nos articles sur ce thème en ligne sur notre site : https://snfocos.org/category/actualites/themes/aide-aux-aidants/