La fermeture du Centre de Soins Médicaux et Infirmiers décidée par la CPAM du Rhône s’inscrit dans une tendance préoccupante qui fragilise le système de santé local. Ce centre, qui assurait le suivi de plus de 1400 patients, dont 300 en Affection de Longue Durée (ALD), constituait une solution essentielle pour ceux qui peinent à obtenir des rendez-vous avec un médecin généraliste. Avec la suppression de cette structure, une partie de la population se retrouve brutalement privée d’un accès médical de proximité, aggravant une situation déjà critique.

La disparition de ces centres de soins n’est pas un cas isolé. En quelques années, la CPAM du Rhône a successivement fermé plusieurs centres dentaires, et d’autres suppressions sont programmées à Lyon et ses alentours. Ces fermetures s’ajoutent à un phénomène plus large de désertification médicale qui frappe le territoire, malgré les discours politiques affirmant la volonté de renforcer l’offre de soins.

La désertification médicale : une problématique nationale qui s’aggrave

Le Rhône, comme d’autres départements en France, est confronté à une pénurie de professionnels de santé. De nombreux médecins généralistes partent à la retraite sans être remplacés, faute de mesures incitatives suffisantes. Les chiffres nationaux montrent qu’en moyenne, un patient doit attendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois, avant d’obtenir un rendez-vous chez un médecin, un délai qui ne cesse de s’allonger.

Face à cette réalité, les autorités publiques ont annoncé plusieurs plans pour lutter contre la désertification médicale, mais ces dispositifs restent insuffisants pour compenser la disparition des structures existantes comme les centres de soins gérés par la Sécurité sociale, qui permettaient une prise en charge sans dépassement d’honoraires et accessibles à tous.

Une logique de gestion qui entre en contradiction avec les besoins de la population

Paradoxalement, alors que les autorités sanitaires affichent leur ambition de réduire les inégalités d’accès aux soins, la CPAM du Rhône prend des décisions qui vont à l’encontre de ces objectifs. La fermeture du Centre de Soins Médicaux et Infirmiers, justifiée par des départs en retraite, aurait pu être anticipée par un plan de recrutement, mais aucun effort significatif n’a été entrepris pour maintenir cette offre de soins.

Cette politique de gestion purement budgétaire fragilise les populations les plus vulnérables, en les contraignant à se tourner vers des alternatives coûteuses, à parcourir de longues distances pour consulter un médecin ou à renoncer tout simplement aux soins. Elle contribue à renforcer une médecine à plusieurs vitesses, où l’accès à une consultation rapide dépend de critères financiers ou géographiques.

Mobilisation nécessaire pour préserver un accès aux soins équitable

Face à cette situation alarmante, la mobilisation devient indispensable. Le rassemblement prévu le 25 juin 2025, lors de la réunion du Conseil d’Administration de la CPAM, sera l’occasion d’exiger des réponses claires et des mesures concrètes pour garantir le maintien des services médicaux essentiels dans le Rhône. Il est impératif que les politiques publiques cessent d’être en contradiction avec les réalités du terrain et qu’une véritable stratégie de maintien et de renforcement des structures de soins soit mise en place.

Sabine Vavasseur, Trésorière Générale du SNFOCOS