Nous avons reçu, mardi 18 mai, un message du Directeur Général de la Cnaf adressé à tous les agents qui salue l’implication de tous les personnels des Caf en reconnaissant, pour la 1ère fois, les difficultés que nous rencontrons.

Il indique tout d’abord que « cette réforme procure un droit plus juste parce qu’il correspond aux ressources les plus récentes de chacun ». Nous savons pourtant qu’elle a été initiée dans le principal but de faire des économies budgétaires alors qu’elle concerne principalement les personnes les plus en difficulté, à commencer par les étudiants. Même si la Ministre du Logement, Emmanuelle Wargon a réfuté le terme de « mesure budgétaire », elle a convenu que cette réforme permettrait de réaliser au moins 700 millions d’Euros d’économie. L’Etat ne se cache donc pas de vouloir réduire ses dépenses en touchant, une nouvelle fois, aux plus faibles.

Certains passages de la missive de M. Mazauric sont tout simplement ahurissants ! Il y est écrit, par exemple : « Nous avons rencontré et rencontrons encore des difficultés prévues et des difficultés imprévues dont l’ampleur s’est révélée sous-estimée ». Donc, il reconnait enfin que les difficultés existent.

Il indique un peu plus loin : « Des progrès ont été acquis, mais certains changements demanderont plus de temps ». Nous rappelons, à cet effet, que cette réforme est en préparation à la Cnaf depuis plusieurs années… Il nous annonce donc que les résolutions prendront du temps, mais combien de temps ? A cela, le Directeur Général ne s’engage pas dans un calendrier précis.

Outre les aspects techniques dans lesquels il se perd, il termine l’un des paragraphes par : « Les anomalies ne concernent qu’un nombre très limité de bénéficiaires des aides au logement. La répétition vous marque, l’incertitude vous inquiète » ! On croit rêver ! Après avoir reconnu les nombreuses difficultés techniques, il en minimise leur nombre et leurs impacts !

Et le meilleur : « Ces difficultés pèsent sur vous et votre travail, alors que vous n’en êtes pas responsables et je vous exprime mes regrets. Vous méritez de disposer de bons outils de travail. Ces outils méritent votre confiance ». 

Ses remerciements interviennent après ceux des instances gouvernementales, mais nous n’obtiendrons visiblement rien d’autre que ces maigres encouragements et ce demi mea culpa. Pour les personnels concernés, le compte n’y est pas ! Cette situation inacceptable pour les allocataires l’est encore plus pour les salariés dont certains sont eux-mêmes allocataires ! Elle engendre une perte de sens, une souffrance du public, une hausse des incivilités. Le silence de la Cnaf est longtemps resté assourdissant et ce n’est pas la lettre de M. Mazauric qui changera quoi que ce soit au ressenti des agents et cadres.

 Le Délégué syndical SNFOCOS CAF 31