Alors que se négocient les prochaines COG 2023-2027, les annonces faites dans le cadre de la loi de programmation des finances publiques sur les frais de gestion à coût constant sur toute cette période ne laisse rien augurer de bon.

En effet, le service public de la Sécurité sociale, l’accès aux droits et aux prestations, ne pourra se faire en l’absence de moyens pour assurer ce service aux assurés sociaux et aux allocataires ainsi qu’aux cotisants. Néanmoins, FO dénonce d’ores et déjà le discours qui s’installe : « notre système de santé va bien, notre système de retraite va mal », alors que c’est tout l’inverse !

Le récent rapport du COR est instrumentalisé pour présenter une situation alarmante du système de retraites et légitimer une réforme visant à limiter la hausse des dépenses publiques et à remettre en cause les différents régimes. FO à l’unisson des autres organisations syndicales à l’échelle nationale le réaffirme ici, nous sommes résolument opposés à tout recul de l’âge légal de retraite comme à tout allongement des durées de cotisation, nous sommes opposés à la remise en cause des tous les régimes, les spéciaux comme le général.

Pour autant, nous avons été saisis, au niveau national comme régional, des difficultés rencontrées par de très nombreux salariés partant en retraite dont le dossier de liquidation de leurs droits a pris un retard considérable.

Cela aboutit à ce que certains assurés se retrouvent sans aucune ressource durant plusieurs semaines voire plusieurs mois, ce qui n’est pas acceptable.

Cette situation est suffisamment grave pour que la presse s’en soit saisie. Nous avons interrogé la présidence de ce conseil et la Direction de notre institution sur l’état des stocks. Au vu des éléments que nous avons pu obtenir, il est clair pour Force Ouvrière que la situation est plus qu’alarmante, d’autant que, d’après les assurés qui nous ont contactés, il devient de plus en plus difficile de joindre un conseiller au 3960. Quant aux délais pour obtenir un rendez-vous, ils ne cessent de s’allonger.

Nous ne pouvons nous résoudre à rendre les salariés des CARSAT, et ceux de la nôtre en particulier, responsables de la situation, eux qui sont confrontés à l’incompréhension, à la colère ou à la détresse des assurés à qui ils sont obligés d’expliquer qu’ils ne pourront pas toucher leur pension en temps et en heure et qu’il leur faudra attendre des semaines, voire des mois avant d’espérer percevoir leur dû. Quant à l’ASPA, son versement accuse parfois jusqu’à 3 mois de retard.

Songeons que l’on suggère à certains de faire appel aux assistantes sociales et à divers fonds sociaux. Un comble alors que nous leur devons jusqu’à parfois plusieurs milliers d’€.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à travers le droit d’alerte qu’ils ont déposé au CSE de notre institution, mais aussi à l’occasion de leur débrayage le 20 septembre dernier, c’est bien que pour le moins, les agents de notre institution se soucient de la situation.

Pour Force Ouvrière, mais aussi pour la presque totalité des organisations syndicales de retraités (confère le courrier récent du groupe des 9 au Directeur de la CNAV), la principale raison de ces dysfonctionnements réside essentiellement dans le fait que 1 000 postes d’employés et de cadres dans la branche vieillesse ont été supprimés depuis 2018, alors même que le nombre de demandes de départ en retraite augmente chaque année au minimum de 3%.

Lors de la dernière séance de ce conseil, la direction a annoncé une diminution des effectifs de « seulement » 5,9 ETP. Mais comment l’accepter quand c’est bien d’une augmentation des effectifs dont notre organisme a besoin ?

Toujours lors de ce dernier conseil, nous nous félicitions avec la Direction que notre institution se donne des objectifs plus ambitieux encore que lors des années précédentes. Mais nous demandions par ricochet de quels moyens supplémentaires allait être dotée notre institution, quels moyens elle allait se donner pour satisfaire ces ambitions. La question reste entière, et avant même la satisfaction de ces ambitions nouvelles, la question des moyens dont dispose notre institution pour satisfaire ses tâches d’aujourd’hui est sur la table, parce que manifestement il en manque, au-delà des tracasseries liées aux disfonctionnement des différents logiciels qui se rajoutent aux difficultés.

Aussi, Mesdames et Messieurs les Directeurs, nous souhaiterions connaître les mesures que vous prenez, ou comptez prendre pour remédier à cette situation on ne peut plus préjudiciable pour les assurés et pour les personnels.