Le 2 décembre 2016 à Nantes se clôturait la rencontre annuelle des présidents des CA des CAF. En synthèse, le président de la Cnaf adressait un message à Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes : « Les CAF sont aujourd’hui prises à la gorge, avec un flux incessant de réformes, mais aussi les incivilités et les violences auxquelles sont confrontés les techniciens des CAF. »
Avons-nous attendu pour notre part la fin de la COG pour dénoncer le traitement intolérable livré aux usagers et aux salariés de la Branche Famille ?
Voilà des années que nous alertons les tutelles successives de tous bords qui ont une vision budgétaire de la gestion de la branche sans maîtriser la perte de sens et d’efficacité de nos politiques sociales envers les Familles.
Les restitutions de postes croisent massivement les augmentions de périmètre de compétence et de charges. Les Salariés sont mal payés et maltraités par l’employeur et par les usagers excédés et violents.
Nous disons stop et les salariés des branches ne vont plus suivre ceux qui osent signer des COG inapplicables et ensuite « crier au loup ou plutôt murmurer à l’oreille de madame de la marquise »
Nous sommes fermement convaincus que seul un renforcement des Caf en poste pérennes est de nature à sortir du massacre social.
Qui peut croire que le tout numérique est la solution aux exclusions nombreuses dans notre société ?
La misère en appelle à la solidarité collective et responsable et non pas à l’isolement de l’individu, livré seul face à internet et à sa froideur inhumaine.
Mais rassurons-nous, il paraîtrait que certains au gouvernement ont sauvé la sécu à tel point que d’autres sonneraient bien le glas en supprimant quelques 500.000 postes supplémentaires pour vendre le bien commun de la République et de la Protection Sociale.
Alors oui, les « CAF sont prises à la gorge » mais réveillons-nous, cela ne date pas d’aujourd’hui.
La seule question qu’il nous reste est de savoir si, passée la syncope, on veut ramener les CAF à la vie : les négociateurs de la prochaine COG ont une responsabilité réelle et les formules incantatoires des signataires ne pourront pas « effacer les traces du crime » …
Bruno Gasparini, secrétaire national en charge de l’encadrement de la branche Famille.