Les partenaires sociaux ont enfin débuté, le 13 novembre, la négociation sur la refonte de la classification des employés et cadres du régime général.

Pour une bonne entrée en matière, l’Union des caisses nationales de Sécu (Ucanss) a proposé un diagnostic de la classification et du système de rémunération actuels.

  1. Sa structure globale paraît complexe, avec quatre grilles (employés et cadres, personnels des établissements, informaticiens, ingénieurs-conseils). En les recoupant avec les dix niveaux de qualification (1 à 4 pour les employés, 5 A/B à 9 pour les cadres), cela conduit à dix strates chez les employés, 29 pour les cadres. Alors que 96,8 % des non-cadres sont répartis entre les seuls niveaux 3 et 4 !
  2. Par rapport à d’autres secteurs d’activité comparables, le taux de recouvrement des plages d’évolution salariale avec le niveau supérieur est très important ( de 63% à 83 %) et les rémunérations moyennes (30K€ par an pour les employés, 47K€ chez les cadres) apparaissent en deçà.

L’employeur souhaiterait notamment simplifier la classification, via une fusion des grilles et un rééquilibrage du nombre de niveaux entre employés et cadres. La CFDT, elle, a rappelé ses principales revendications : réévaluer les pas de compétence, à partir d’un plancher de 12 points pour le premier pas (sept actuellement), et revoir à la hausse le pourcentage minimum de points octroyés chaque année. Ou encore rouvrir le bénéfice de l’ancienneté à tous les salariés. Pour le SNFOCOS, il s’agit surtout de revaloriser la rémunération des cadres tout au long de la carrière. Pour la première fois depuis longtemps, une refonte de la classification de 1957 semble possible. L’Ucanss a fait état de son optimisme auprès des syndicats : le gouvernement semble décidé à mettre des moyens sur la table. Mais à quelle hauteur ? Réponse à la prochaine réunion, le 11 décembre. En attendant, la négo sur les salaires qui doit avoir lieu le 4 décembre sera un signal supplémentaire. « La nouvelle classification ne peut être payée par les personnels eux-mêmes, autrement dit par un gel de la valeur du point » , prévient Alain Gautron du SNFOCOS.

Article PSI du 21 novembre 2018