Monsieur le Directeur,

Nous reprenons nos négociations après une longue absence due au confinement d’abord puis à la période estivale qui a été une période d’intense communication de la part de l’employeur.

Cela a commencé le 12 juin avec un communiqué du COMEX, procédé assez rare pour être souligné (même si chacun a le droit de communiquer). On y lit que l’UCANSS « regrette la décision des organisations syndicales de différer en septembre la négociation sur la classification des employés et cadres ». L’employeur oublie de dire que cette demande était fondée d’une part sur la forme, les réunions étaient très difficiles à tenir techniquement durement le COVID et le confinement généralisé. Ensuite sur le fonds, toujours à cause de la crise du COVID qui a occupé à juste titre toutes les caisses nationales, l’UCANSS n’était pas en mesure de faire ses nouvelles propositions sur les emplois repères ; en outre l’UCANSS n’a pas été non plus en mesure de fournir une première version de l’accord.

Alors quand le COMEX ajoute que « Ce report compromet en effet gravement la mise en œuvre de la nouvelle classification en 2020 et prive ainsi les 145 000 salariés de la Sécurité sociale des nombreuses avancées de la négociation », il oublie de dire que la responsabilité lui incombe.

Malgré ce manque de temps pour écrire un premier accord vous avez trouvé les ressources (humaines et financières) pour élaborer une plaquette vantant les mérites d’un projet encore en cours de négociation qui a été diffusée aux directions et qui semble circuler parmi les salariés.

Est-ce cette plaquette qui a donné des ailes à certains DRH comme l’ont constaté les salariés de la CNAV qui ont reçu ce document (le 8 juillet) accompagné d’un commentaire de la direction indiquant à propos de la classification que : « Les groupes de travail préparent la mise en œuvre opérationnelle ».

Auriez-vous Monsieur le directeur trouvé des signataires avant même la transmission de l’accord ?

En effet, à la question « Où en est-on des travaux menés par l’Ucanss, après la crise du Covid-19 ? », voici la réponse complète fournie par la direction des ressources humaines :

« Les groupes de travail préparent la mise en œuvre opérationnelle, qui nécessite des délais de réalisation, que ce soit pour le système d’information RH, ou au niveau des caisses régionales pour les transpositions. »

Alors, campagne d’information ou de désinformation ?

Nous attendons Monsieur le directeur des réponses sur cette forme calamiteuse mais bien plus encore sur le fonds de nos revendications :

  • Un plan d’investissement et de revalorisation au profit des personnels, actuels et futurs, de l’administratif au dirigeant, des personnels médicaux et paramédicaux, passant par l’augmentation de l’enveloppe dévolue aux négociations des nouvelles classifications ;
  • Pas de déclassement des cadres actuels dans la nouvelle classification ;
  • Augmentation du pas de compétence des cadres ;
  • Réévaluation des métiers mal classés (CIS, assistante de direction, juristes…).
  • Déplafonnement de l’ancienneté ;
  • Garanties salariales via des pas de compétences.

Depuis le début de cette négociation, le SNFOCOS vous a fait de nombreuses propositions que vous avez choisi de ne pas retenir au profit de votre projet et de vos seuls arguments. L’esprit de la négociation doit revenir au cœur de nos échanges.

La Délégation du SNFOCOS

SNFOCOS, Paris, le 7 septembre