La délégation SNFOCOS a une nouvelle fois assisté au complet à cette 8ème réunion avec l’Ucanss ,6 RPN et 2 groupes de travail, pour négocier une nouvelle Classification pour le bénéfice de tous des salariés de l’Institution.
Comment décrire un cycle de négociation classification à l’Ucanss ?
C’est un peu comme essayer de faire un puzzle sans les angles, les bords, la photo sur la boite et en ayant seulement quelques pièces à chaque séance. Ou jouer aux cartes, mais sans les règles. Avec l’autre joueur qui vous dirait : « les règles c’est pas si grave. On verra en fonction des cartes que tu poses. Je te dirai si tu as le droit de les poser ou pas. Mais vas y joue… ».
Naïvement, nous aurions pu penser que pour espérer aboutir à une « co-construction », l’Ucanss allait fonctionner en entonnoir :
Les grands principes, l’enveloppe financière, la répartition de cette enveloppe en grandes masses par convention collective (Employés et Cadres, ADD, Praticiens conseils) puis par grille de classification (administrative, praticiens conseils, établissements, informatique, ingénieurs conseils…).
Avec à chaque étape une clarification et une prise en compte (au moins partielle) des volontés des parties prenantes à la négociation.
Pour revenir à notre métaphore du puzzle, à chaque séance des nouvelles pièces, et peu de certitudes sur ce qui est validé, évolutif, ou refusé. Surprise en fin de cycle de négociation ? Elle peut et risque d’être mauvaise…
Au niveau des relatives certitudes : création de deux nouveaux niveaux pour la grille administrative. Un entre le niveau 4 et le 5A, un entre le 5B et le 6. Conservation des niveaux 1 et 2 (remontés péniblement au-dessus du SMIC). Ceci nous ferait donc 12 niveaux.
A l’inverse, pas de réponse sur notre proposition de création de deux niveaux (un entre le 7 et le 8 et un après le niveau 9). Sachant que la future grille établissements aurait 15 niveaux, cela nous semble pourtant aller dans le sens d’une cohérence. Pourquoi ne pas prendre en compte et discuter sérieusement cette proposition ? Mystère.
Pas de réponse sur la révision d’une grille proposée par l’Employeur qui tasse encore plus les salariés que la grille actuelle.
Pas de réponse actée sur l’abandon de la fongibilité pourtant demandée par toutes les organisations syndicales…
Répartition de l’enveloppe : arrivés à la 6ème séance de négociation, nous obtenons enfin les grandes masses de répartition des 160 millions : 153 pour les employés et cadres (grille administrative), 4 millions pour les ADD, 3 millions pour les praticiens conseils.
Pourquoi avoir dissimulé cette information jusqu’à maintenant ? C’est d’autant plus incompréhensible qu’il nous est expliqué que sont simplement pris en compte les effectifs et la masse salariale des trois groupes pour arriver à ce résultat.
La progression de chacun dans le cadre de son métier sur plusieurs niveaux pour donner des perspectives de carrière. Proposé par l’Ucanss, nous sommes favorables à ce nouveau principe qui rompt avec les rigidités des pratiques actuelles (tu veux évoluer ? change de métier, tant pis pour tes compétences acquises…).
Cependant, à ce jour, pas de clarté dans la négociation.
Progression oui mais sur combien de niveaux ? Y aura-t-il une règle commune (par exemple progression sur trois niveaux) ? A défaut, comment expliquer que certains évolueront sur deux niveaux et d’autres sur trois ?
Alors que des groupes de travail sont mis en place pour repositionner les métiers, comment travailler sérieusement sans avoir tranché ce principe ?
Nous voulons connaitre la philosophie, les principes, de cette classification pour pouvoir discuter.
Il nous est répondu que cela dépend de l’impact financier final de l’ensemble des repositionnements.
Vous aurez compris que tout le travail de repositionnement en fonction de critères classants affichés comme objectifs sera finalement revu pour entrer au chausse pied dans l’enveloppe budgétaire.
Cette classification est présentée comme ayant deux enjeux forts : fidélisation et attractivité.
Nous demandons donc à l’Ucanss si les repositionnements se feront dès la mise en place de la classification (et donc sur l’enveloppe financière « classification » ou au fil de l’eau (sur plusieurs années) et donc sur les enveloppes annuelles RMPP). La réponse floue donnée à cette question pourtant posée à plusieurs reprises lors de la séance semble être : pas de choc positif dès la mise en place de la nouvelle classification, mais un processus progressif.
Les collègues seront heureux d’apprendre que même si ils sont évalués comme devant être repositionnés sur des niveaux supérieurs, ils devront attendre… un certain temps…
Une classification indicative donc. C’est un nouveau concept et les tribunaux risquent de voir les choses différemment.
Nous avons voulu des éclaircissements sur le fait qu’aucun collègue ne devra être déclassé.
Réponse embarrassée sur la distinction à faire entre déclassement réel et le simple « sentiment de déclassement » qu’il faudrait malgré tout éviter…
Passant alors à la grille établissements (alors qu’aucun accord n’est stabilisé sur la grille administrative), nous évoquons la prime « Ségur » obtenue par plus de 80% des salariés. A notre demande d’étendre le Ségur aux derniers exclus (critères d’exclusion variables selon les établissements) : réponse négative.
A notre demande de transformer la prime Ségur en points (comme pour les fonctionnaires qui ont vu leur prime Ségur transformée en points d’indice) : contorsions pour nous expliquer que c’est très compliqué voire impossible.
Chacun peut pourtant voir sur son bulletin de salaire qu’une ligne peut être ajoutée comme la mesure « pa 2013 et 2015 ».
L’intérêt de transformer le Ségur en points est bien évidemment qu’à chaque augmentation de la valeur du point la prime Ségur augmente.
A ce jour, le montant de la prime Ségur des fonctionnaires (pour eux c’est possible en points d’indice) a déjà largement dépassé la nôtre… dommage pour l’attractivité et la fidélisation…
Curiosité de la grille établissements, les métiers ne semblent pas évoluer sur plusieurs niveaux (hors changement de diplôme). Pourquoi ? Là aussi quelle est la philosophie globale de cette classification ?
Pour nous une classification (attendue depuis 20 ans…) doit être l’occasion d’une mesure positive pour tous dès sa mise en place, et l’ouverture de perspectives de carrière pour tous.
A défaut elle aura raté ses objectifs (attractivité et fidélisation), si tant est que des organisations syndicales la signent pour permettre sa mise en œuvre.
Mêmes causes, mêmes résultats…
La délégation du SNFOCOS : Bruno Gasparini, Christophe Rabot, Stéphane Bianco et Yves Herbouze