Jeudi 25 janvier 2018, la Convention d’Objectifs et de Gestion (COG) de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie a été présentée aux votes du Conseil. Si l’on peut lire un peu partout que le Conseil a entériné cette COG 2018-2022 avec 11 voix POUR, le détail des votes montre une réalité beaucoup plus contrastée puisque 18 votes ont été des prises d’actes ou des abstentions et 6 votes CONTRE (FO et CGT) ont été émis. Autant dire que cette COG, qui devrait être signée par la Ministre Agnès Buzyn, n’a été approuvée que par 30% des voix.
Mais dans ce contexte autant dire aussi qu’une abstention, celle de la CFDT, de la CFE-CGC et de la CFTC, équivaut à un vote POUR. Pour la suppression de 3.600 postes dans les caisses, pour les mutualisations et réorganisation annoncées, et qui sait aussi pour des fusions éventuelles de caisses, pour une régionalisation comme ce fut le cas des URSSAF, pour un regroupement des DRSM comme cela a déjà été annoncé.
Alors oui s’abstenir c’est entériner ce plan social, ce plan de dégradation des conditions de travail pour les salariés et du service public pour les usagers. C’est d’ailleurs en substance ce que dit le président CFDT de la caisse nationale quand il déclare que n’a pas été « trouvée de majorité d’opinion opposée à la signature ».
Concrètement les caisses auront un objectif de réduction du personnel de 2.5% par an ce qui équivaut à supprimer 1541 postes durant chaque année de cette COG (200 de plus par an que pour la précédente). Ainsi le nombre de postes passera de 68.800 aujourd’hui à 61.200 ETP en 2022. Le tout dans un contexte d’absorption des personnels du RSI. Quant au budget de fonctionnement des caisses, il devra réduire de 3.15 % par an afin de rendre 485 millions d’euros par an, poursuivant ainsi les efforts consentis lors de la dernière COG 2014-2017.
Alors entre 2018-2022 nous serons sûrement invités par l’UCANSS à négocier un nouveau protocole d’accord pour protéger les salariés des licenciements, des mobilités géographiques forcées, leur garantir leur niveau de qualification et nous devrons voir les partenaires sociaux se féliciter d’obtenir des minima vitaux pour les salariés qu’ils sont censés protéger alors que c’est leur propre confédération syndicale qui vient de donner son feu vert à la suppression des postes et la baisse des moyens.
Comprenne qui pourra. Adhère où voudra.
Eric Gautron, Secrétaire National en charge des ARS, de la politique de communication et de la syndicalisation