La dérive structurelle des dépenses de santé se poursuit en 2023, selon le Centre Technique des Institutions de prévoyance. Une tendance qui devrait se confirmer en 2024.
Les dépenses de santé des IP ont augmenté de 6,6% (à 6,7 Md€) entre 2022 et 2023, plus vite que la hausse des cotisations (+ 6%, à 7,5 Md€).
Cette augmentation des dépenses conduit toujours à plus de déséquilibre et Marie-Laure Dreyfuss, déléguée générale du CTIP fait observer que : « Sur ce segment dans lequel nous ne gagnons jamais d’argent, le ratio technique en santé se dégrade désormais à 103,8 %. Ce qui signifie que nous perdons 3,8 € à chaque contrat vendu 100 € ».
S’agissant des arrêts de travail, les prestations versées par les IP aux salariés ont augmenté de 3,6 % par rapport à 2022 et affichent une progression de 13 % depuis 2019.
Cette augmentation pèse lourdement sur les comptes des OCAM qui couvrent en partie les indemnités journalières versées aux salariés en arrêt de travail.
Les troubles psychologiques sont devenus la deuxième cause des arrêts maladie en 2022, après les maladies ordinaires. La progression des arrêts maladie doit beaucoup à la dégradation des conditions de travail et à ses effets négatifs sur le rapport des salariés avec leur activité professionnelle.
Au-delà des solutions financières simples visant à préserver l’équilibre financier des régimes (augmentation des primes, resserrement des garanties), des solutions durables peuvent être envisagées : développer la mutualisation, encourager les pratiques de prévention, favoriser la collaboration entre les différents acteurs (employeurs, professionnels de santé, complémentaires santé).
Pour le SNFOCOS, assurer la viabilité de nos organismes de santé complémentaire et préserver l’équilibre financier de nos contrats de complémentaire santé c’est protéger les droits et la santé des salariés de la Sécurité Sociale. Le SNFOCOS continuera de se battre pour le relèvement de la part employeur à 60%.
Agir efficacement contre l’augmentation des arrêts de travail c’est offrir aux salariés un environnement de travail sain, un emploi qui a du sens, la garantie d’une meilleure conciliation entre vie privée et vie professionnelle, la reconnaissance professionnelle et un salaire décent pour pouvoir vivre dignement.
Le SNFOCOS agit en militant pour que les nouvelles classifications traduisent une véritable reconnaissance de la contribution des salariés de l’institution à l’efficacité du service public de la sécurité sociale et pour obtenir de l’UCANSS une politique salariale ambitieuse garantissant leur pouvoir d’achat.
Jocelyne Lavier d’Antonio pour le SNFOCOS