Comme chaque année, la direction générale du travail a sollicité les syndicats pour contribuer à la rédaction du bilan des conditions de travail en 2023 (circulaire FO 130/2024 du 23 juillet 2024 en PJ).
Pour Force Ouvrière, la santé au travail, comme depuis longtemps, reste le non-sujet des politiques publiques avec pour preuve une sinistralité qui ne cesse d’augmenter chaque année. Il est désormais crucial que tous les acteurs se saisissent du sujet et implantent à leur échelle une véritable culture de prévention. En somme, le bilan des conditions de travail 2023 est loin d’être à la hauteur des ambitions de Force Ouvrière en matière de santé, sécurité et conditions de travail.
Principalement, l’année 2023 a été marquée par :
- une réforme des retraites méconnaissant la santé des travailleurs ( notamment celle des seniors, des victimes d’AT/MP…) à laquelle FO s’est farouchement opposée,
- la création du Fonds d’indemnisation dans la prévention de l’usure professionnelle (FIPU), rattaché juridiquement à la Caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM), dont la mission est de cofinancer avec les employeurs des actions à destination des salariés particulièrement exposés aux risques ergonomiques. FO conteste ce dispositif car les risques psychosociaux ne sont pas couverts.
- la signature unanime de l’ANI du 15 mai 2023 sur la rénovation de la banche AT/ MP visant à renforcer les actions et les moyens en matière de prévention des risques professionnels, à améliorer les modalités de réparation des AT-MP et à consacrer l’autonomie réelle de la branche à travers une gouvernance paritaire s’appuyant sur un Conseil d’administration dédié. A ce jour, à défaut de transposition législative de cet ANI il ne peut y avoir une amélioration effective et efficiente de la prévention et une amélioration des conditions de travail.
Par ailleurs, FO est particulièrement inquiète de l’absence de la signature de la COG de la branche AT/MP à la fin de l’année 2023 (avec déjà un an de retard ainsi que des conséquences que cela entraine : mises en tensions des caisses, retards irrattrapables en matière de prévention…).
Au sein de l’Institution, le SNFOCOS constate un recours croissant aux contrats précaires contribuant à une insécurité professionnelle permanente, des exigences de productivité et de rentabilité qui priment sur le bien-être des salariés, une politique salariale qui ne reconnait pas la valeur du travail fourni, des opportunités de progression de carrière limitées renforçant un sentiment de frustration.
Le SNFOCOS ne cessera de se battre pour des conditions de travail qui ne soient pas négligées et à porter les revendications légitimes des personnels des organismes sociaux pour qu’elles soient prises en compte par l’UCANSS et les pouvoirs public.
Jocelyne LAVIER d’ANTONIO