Dans son rapport de certification des comptes publié fin mai, et avec l’appui d’une commission d’enquête, la Cour des Comptes, toujours si prompte à critiquer la Sécu, s’attaque cette fois à la lutte contre la fraude aux prestations. Son verdict étant que la Sécu peut mieux faire.
Il est assez cocasse de souligner les incohérences de ce genre de rapport qui incite toujours à faire mieux alors que dans un 1er temps les mêmes ont demandé à la Sécu de faire des économies, à commencer bien sûr par le personnel. On connaît la rengaine : trop d’agents qui ont trop de vacances et trop de droits. Ceux là-mêmes qui ont tenu le pays et le service public pendant la crise du COVID et ont été salués par tous les pouvoirs publics.
Suite à cette remarque de la Cour des comptes, c’est d’ailleurs la directrice de la Sécurité sociale elle-même qui a déclaré que cette faiblesse était la conséquence « de moyens humains et informatiques nettement insuffisants ».
Cela fait un peu penser à la politique de l’hôpital qui est passée de la destruction à la reconstruction après une crise sanitaire jamais connue entre les deux.
Enfin, cela ne manque pas de charme, dans son rapport de 2016 ; la Cour des Comptes préconisait pour la fonction informatique à la Sécu la réduction des effectifs ! Bref on peut toujours dire ce qu’on veut, faire de la littérature et noircir chaque année des pages pour dire tout et son contraire ou faire des raccourcis. Un peu comme si je finissais cet article par dire que le budget annuel de la Cour des Comptes de 217 millions pourrait servir à payer pile la prime de 1.550 euros aux 140.000 agents de la Sécu qui ont soutenu le service public pendant la crise !
Eric Gautron, Secrétaire national en charge de l’encadrement (twitter.com/EricGautron)