Le 7 mai 2020 avait lieu la réunion du conseil de la CNAM en présence de Nicolas REVEL, l’occasion notamment de revenir sur la mise en place au sein du personnel de l’Assurance Maladie des équipes dédiées au dispositif « Contact tracing » dès la fin du confinement.

La crise sanitaire est là, présente et la priorité reste celle de la mobilisation de toutes les énergies pour contrer le Covid 19. Le temps viendra où il faudra rendre des comptes mais déjà les paroles se libèrent. La crise a révélé des carences profondes tant d’organisation de notre modèle sanitaire que dans la gestion dans l’approvisionnement du matériel pour les personnels soignants. Nous en appelons à notre mémoire collective quand certains d’entre nous dénonçaient le mécanisme technocratique des ARS et les mesures de contractions des moyens des établissements et des caisses de sécurité sociale. La capacité de résilience de nos établissements est largement dépassée, la rupture est là mais le service à l’assuré continue en grande partie parce que la mobilisation des personnels soignants ou non est magnifique. Personnels délaissés depuis des années, expérience et expertises méconnues pour ne pas dire ignorées par les gouvernances technocratiques, ils et elles portent à bout de bras notre système de santé par la force de leur humanité. Alors il faut aussi reconnaitre que l’hôpital public, si critiqué, a su faire, preuve de réactivité et d’efficacité. Ce qui établit bien que par ailleurs son problème réside dans les moyens dont il a besoin pour fonctionner et dont on sait cruellement qu’ils lui sont loin de ceux qui lui sont alloués !

Cette crise révèle aussi que des métiers et des professions sont aussi des créateurs de liens sociaux. De ces salariés qui par leurs activités sont justes là pour les autres, il est pour nous incontournable que la reconnaissance de l’affection qui pourrait les toucher soient reconnues. La reconnaissance de la maladie professionnelle est une chose importante et doit encore s’élargir pour tous ces salariés. Parmi ceux-ci tous ne demandent pas de primes qui pourraient s’apparenter à une obole mais la juste reconnaissance et le respect de la part de la société et donc celles des décideurs. Nous n’avons aucun mal à y associer les personnes qui agissent pour les services au public ; pour le service à l’assuré, pour le soin à domicile des patients.

Pour Force Ouvrière nous relevons que le réseau de la sécurité sociale se mobilise pour assurer tant faire se peut les missions qui sont les siennes. Nous comprenons les réalités et les contraintes techniques qui se sont présentées. Celles-ci génèrent des distorsions dans le service rendu à l’assuré et gageons qu’un retour à l’équilibre soit rapide. N’aggravons pas des situations déjà fragiles par des retards dans le traitement de dossiers. A ce point, nous voulons vous exprimer notre crainte sur la capacité des salariés de la Caisse à pouvoir gérer ce nouveau quotidien, le stock et les nouvelles activités de tracing. Ne nous trompons pas, tous en conscience, interrogeons-nous de savoir si ce n’est pas la Sécurité Sociale qui s’engage ici, qui le fera ? Pour nous cette mission c’est aussi celle de la Sécurité Sociale. A cet égard, il faut que la Direction Générale soit particulièrement attentive dans ces consignes aux respects du droit des salariés dans les caisses mais aussi à les protéger pour ceux qui souhaiteraient s’impliquer dans le dispositif. Les questions de la formation adéquate, du respect des personnels et de l’accès à des données médicales pour ces personnels non médicaux ne sont pas légères. Quelles seront les réponses et les suites engagées quand un agent de la sécurité sociale informera un assuré qu’il a été en contact avec un assuré testé positif ? Il faut être vigilant car la rupture avec les personnels des Caisses n’est pas loin. Eux aussi subissent une baisse de moyens avec les COG successives et expriment le simple respect de leurs droits. Vous le savez dans les Caisses et les Conseils des voix s’interrogent pour demander plus d’information et de concertation, du respect et l’expression de la démocratie en santé.

Enfin et nous terminerons ici, l’heure des bilans et des comptes n’a pas encore sonné. Il sera assez tôt de savoir qui avait tort ou raison. Ils se pourraient même qu’in fine nous ne le sachions pas. Pourtant il y a devant nous un travail important à entreprendre et il ne peut attendre. Cette crise laissera un déficit de plus de 55 milliards d’euros. Comment collégialement allons-nous le résorber, quelles stratégies sommes-nous prêts à entreprendre pour relever le défi des recettes pour notre Sécurité Sociale ? Si nous sommes d’accord que la Sécu est notre patrimoine commun le plus précieux n’est-il pas venu le temps où nous nous devons de réfléchir sur sa pérennité ? Pour FO c’est un devoir d’avenir !

Merci de votre attention.

Comme l’indiquait le SNFOCOS par la voix de son Secrétaire Général, Alain Gautron, la semaine dernière dans son édito : « Le recours à l’Assurance Maladie pour la participation à ces brigades témoigne de l’importance de notre institution. Ce choix démontre un peu plus encore durant cette crise que la Sécurité sociale est un pilier de notre République et une base solide et reconnue de notre modèle social. »