Ce 21 septembre, nous étions bien 15 000 à Paris, place Denfert-Rochereau. Une belle marée de drapeaux rouges. Une belle marée de sourires déterminés, de visages fiers. Pour beaucoup il avait pourtant fallu partir très tôt et rentrer tard dans la nuit.
Nous étions là pour dire haut et fort que ce que la confédération exprime dans le débat public depuis des semaines et des mois sur le dossier des retraites, est porté par les syndicats FO et leurs adhérents : nous ne voulons pas d’un régime unique par points car demain il conduirait à remettre en cause le mode de calcul des retraites appuyé sur les meilleures périodes (les vingt-cinq meilleures années ou les six derniers mois selon les éléments de rémunération pris en compte). Cela obligerait chacun et chacune à se constituer un capital – le terme n’est pas neutre ! – de points tout au long de la carrière, y compris dans les périodes difficiles (difficultés pour accéder à un emploi stable et à temps plein, temps partiel subi, rupture d’activité, perte d’emploi…) qui pénalisent davantage les jeunes et les femmes. Et, le moment venu, la pension dépendra de la valeur de service du point, sachant que ce sont les gouvernements qui auront tout pouvoir quant au cadrage financier du pilotage du système fixé par les lois de finances.
Les débats actuels sur le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS), où l’on assiste à une fongibilité toujours plus grande du budget de la Sécu avec celui de l’État au détriment des besoins en matière de politiques de santé (nul besoin de revenir sur la situation des hôpitaux par exemple), ne peuvent que confirmer nos craintes.
Le Comité confédéral national (CCN), qui rassemble les responsables des unions départementales et des fédérations nationales, a eu à débattre de la suite à donner. Les échanges ont été riches et nombreux, sans détour de la part des uns et des autres. Le CCN a été unanime : FO ne s’inscrira pas dans la mise en œuvre du régime unique par points. Pour autant, FO entend bien défendre et porter ses revendications, tant auprès du gouvernement que des employeurs, pour le maintien et l’amélioration de notre système de retraite et de ses régimes, trésor national que le monde nous envie, nous disait encore le Premier ministre récemment au CESE.
Le défi est grand, notre responsabilité importante pour les générations à venir. Nous le mesurons. FO est prête à aller à la grève. Ce n’est pas un gros mot, c’est un droit constitutionnel, attaché à la liberté syndicale et au droit de négociation collective.
Ce n’est pas une fin en soi, mais le recours ultime lorsque l’on n’est pas entendu. C’est pourquoi nous avons pris l’engagement d’œuvrer à l’unité d’action syndicale la plus large. Il nous faut convaincre le plus grand nombre par l’organisation de réunions et d’assemblées générales. La date du 5 décembre est dans les esprits.
Le CCN s’est penché sur d’autres dossiers majeurs. L’environnement et le climat : ce n’est pas d’aujourd’hui, FO est depuis longtemps impliquée avec la Confédération syndicale internationale, notamment lors des COP. À nous d’en faire une revendication ouvrière, pour les travailleurs et les jeunes, qui ne laisse pas la justice sociale sur le bord du chemin. Nous avons aussi consacré nos discussions à la mise en place des CSE, à l’impératif d’accroître nos implantations et de réussir les élections…
Bref, FO est en forme et en Force !
Yves Veyrier, Secrétaire Général de Force Ouvrière