La Sécu est riche de différents métiers et pour autant l’externalisation de nos missions n’a jamais été aussi forte.
Un des exemples les plus significatifs est le système d’information et l’informatique en général. Vous pourrez lire dans ce numéro d’ailleurs les réflexions de la commission des informaticiens du SNFOCOS.
L’affaire McKinsey qui a été mise en lumière par le Sénat, avec des dépenses de près d’un milliard d’euros en 2021, nous a aussi montré que la Sécu n’avait pas échappé aux précieux audits et conseils du cabinet américain.
Les sénateurs ont en effet exprimé leur perplexité en découvrant une mission commandée par la CNAV fin 2019 facturée 957 000 EUROS dans le cadre du projet de « retraite universelle ». On peut légitimement se demander pourquoi les auditeurs de la caisse nationale n’ont pas été mandatés pour mener à bien une étude sur un champ d’activité qu’ils maitrisaient pourtant mieux que quiconque.
Entre temps, le projet de réforme a heureusement échoué et l’étude au quasi 1 million d’euros n’aura pas été d’une grande utilité. A voir si McKinsey sera de retour dans les murs de la CNAV si d’aventure un nouveau projet de retraite à 65 ans arrivait !
Pendant ce temps à la Sécu, les salariés découvrent le montant de leur prime d’intéressement.
Le SNFOCOS continuera à dénoncer la politique des primes inégalitaires, y compris celle-ci, alors que la masse financière permettrait d’augmenter la valeur du point et d’augmenter tous les salaires. A la place, nous avons un système biaisé où une partie de l’argent dévolu à la prime d’intéressement remonte à l’Etat (plus de dix millions par an).
Bien sûr cette prime fera du bien dans les portefeuilles au regard de la situation d’inflation que nous connaissons, mais rien ne remplacera une vraie politique salariale. Contrairement à ce qu’affirment l’UCANSS et la DSS, ce n’est pas la prime qui motive le personnel mais des salaires à la hauteur de leur engagement.
Eric Gautron, Secrétaire Général du SNFOCOS