Personne n’est dupe : par décrets cet été, le gouvernement vient d’opérer une mise sous tutelle en règle des Agences Régionales de Santé (ARS) au profit des préfets. Pour le SNFOCOS, ce recentrage autoritaire constitue une régression dangereuse pour notre système de santé et un motif de vives inquiétudes pour ses cadres.

La logique de création des ARS était de confier le pilotage de la santé à une expertise autonome pour construire des stratégies régionales cohérentes. Ce principe est aujourd’hui anéanti. En soumettant toute décision stratégique, toute sanction ou suspension à l’avis conforme du préfet, on subordonne la compétence sanitaire à l’arbitrage politique. Quel poids aura l’analyse technique d’une ARS face aux pressions d’élus locaux auprès de la préfecture ?

Quel avenir pour les ARS et leurs agents

Au-delà du risque de biaiser politiquement les décisions techniques, nous nous interrogeons sur le devenir des ARS et de leurs personnels. Privées de leur autonomie stratégique, les agences vont devenir de simples chambres d’enregistrement des décisions préfectorales. Perte d’autonomie et d’indépendance : comment conserver la motivation ? Quel sens donner à sa mission si l’essentiel se décide ailleurs ?

Pour nous, il s’agit d’une défiance profonde envers les agences et leurs agents. S’agit-il de la première étape vers un démantèlement pur et simple ?

Le SNFOCOS demande des clarifications urgentes et restera vigilant pour défendre l’autonomie de l’expertise sanitaire et les conditions d’exercice de nos collègues en ARS.

Bruno Gasparini, Secrétaire Général