En 2023, le déficit de la sécurité sociale était de -10,8 milliards d’euros, contre un déficit de l’État de 154 milliards d’euros. Avec un PIB de 2 805,7 milliards d’euros, le déficit de la sécurité sociale représente donc 0,39% du PIB, contre 5,5% pour celui de l’Etat. Les projections budgétaires prévoient un déficit de la sécurité sociale de 1% du PIB contre 6,1% pour celui de l’Etat en 2025.
Si les deux déficits augmentent tendanciellement plus vite que la croissance du PIB, le « trou de la sécu » pèse selon les années entre 10 et 5 fois moins que celui de l’Etat.
Pourtant, le PLFSS 2025 reste assez injuste et à certains égards injustifié :
La désindexation des pensions de retraites sur l’inflation coûterait 420 euros pour un couple de retraités avec chacun une pension à 1 400 € net par mois.
La hausse du ticket modérateur des consultations de médecin au moment où elles augmentent de 25 à 30 euros génère un reste à charge de 4 euros par consultation.
Le transfert de charges de l’AMO vers l’AMC va impliquer une hausse de 10% des cotisations des mutuelles.
En revanche, le PLFSS 2025 reste muet sur le vieillissement de la population, le handicap, la santé des enfants, des femmes, et la santé mentale.
Côté recettes, les exonérations ont doublé depuis 2017 pour atteindre 80 milliards en 2025. Une inversion et un retour au seuil initial permettrait à la sécu d’être excédentaire de + 22 milliards.
Pour mettre ces chiffres en perspective, la réforme des retraites de 2023 permet de réaliser 4 milliards d’euros d’économies en 2025.
La manipulation consiste donc à organiser le déficit en asséchant les recettes, pour mieux justifier une baisse des dépenses et le démantèlement de la sécu…
A défaut de renverser la table, nous ne sommes pas obligés de croire « les légendes urbaines » que la presse et le gouvernement veulent nous faire entendre.