La menace de faillite de la sécu et la conjuration de stabilité gouvernementale ont mis en perspective la peur du déficit des comptes sociaux à 22 Md€ en 2025 sur un budget de 643 Md€, soit un déficit de 3,4% des dépenses et de 0,7% du PIB. Elles ont mis sous silence un déficit de l’Etat de 139 Md€ sur un budget de 658 Md€ soit un déficit des dépenses de 21% et 5,4% du PIB.
Ramené à un salaire au SMIC, la sécu est à découvert de 45€ par mois quand l’Etat a un découvert de 315€ tous les mois : en 5 mois, l’Etat démarre le mois à zéro.
L’Etat respecte globalement le principe de neutralité des flux de trésorerie entre l’État et la sécurité sociale défini par l’article L. 139-2 du code de la sécurité sociale. Il compense en principe à 100% les exonérations patronales qui s’établissent en 2025 à 80 Md€.
Deux remarques : la première, ces compensations d’exonérations représentent la moitié du déficit annuel de l’Etat et autant que le budget de l’Education. La seconde, l’Etat ne les a pas intégralement compensées : 3 ans sur 10 entre 2012 et 2025, avec un débit moyen de 8 Md€ soit autant que les précédents déficits de la sécurité sociale.
L’Etat organise volontairement, le déficit de la sécurité sociale pour en réduire la portée.
Etatisation pour une part et privatisation d’autre part, que va-t-il rester à la sécu pour ses 80 ans ?