L’un des pères fondateurs de la Vème République, Michel Debré, l’affirmait aux Français en septembre 1958 lorsqu’il commentait son projet de Constitution.
Interrogé à l’approche du référendum, un journaliste lui demande « n’y a-t-il pas un risque de conflits récurrents entre le Président de la République et le Parlement ? Comment les conflits doivent-ils être réglés ? »
Pour le ministre de la justice de l’époque, le conflit reste dans la dimension du débat et il précise : « L’essence de la démocratie, c’est le conflit. Il n’y a pas de conflit en régime de dictature ou du moins les conflits ne sont pas apparents et se terminent dans le sang. »
Le Président de la République règle les conflits, « non pas par ses pouvoirs, mais en sollicitant l’arbitrage du Conseil Constitutionnel, du référendum ou de la dissolution. » Et, « en réalité, la seule souveraineté, c’est le peuple. » « Il n’y a pas de méthode plus démocratique si l’on veut rester dans un régime de liberté ».
Le gouvernement et la présidence ont encore la possibilité de passer par la démocratie sociale (l’intersyndicale l’a proposé pour la dixième fois cette semaine) ou renvoyer tout le monde au vote… mais, évitons de passer « de la convergence des luttes à l’agrégation des colères ».
Qu’elles s’expriment dans la rue ou par les urnes, l’ordre et le chaos qui en suivront s’opposeront sans plus de limite.

Bruno Gasparini, Secrétaire Général du SNFOCOS