Albi, le 14 novembre : quand le gouvernement réduit la santé à un enjeu de territorialité administrative, il veut décapiter les Agences Régionales de Santé sous prétexte de « décentralisation », transférer aux préfets et aux départements une mission qui ne relève pas de leur compétence, et faire passer la facture aux citoyens sans qu’ils ne comprennent vraiment ce qui leur arrive.
C’est un détournement législatif savamment orchestré : transférer les charges sans les ressources, vider la sécurité sociale, faire de la santé un butin électoral local.
Ce morcellement est du sabotage déguisé. Fragmenter la santé environnementale, les soins, le médico-social revient à tuer la coordination indispensable. Pire encore : ce système permet au gouvernement de se dédouaner de ses responsabilités. Aucun pilote à l’horizon, juste du grand n’importe quoi administratif.
Deuxième coup de massue : éjecter les professionnels de santé du pilotage. Les décisions seront prises par un couple politique – préfet et président de département – sans expertise médicale ni données épidémiologiques. La santé devient un problème d’administration, pas de médecine.
Cette logique abandonne les territoires fragiles : zones rurales, banlieues, précaires. Seules les régions riches pourront maintenir une offre digne. Les autres fermeront des lits, des services, des maternités. Votre santé devient une variable d’ajustement budgétaire.
Il est temps de dire NON. A l’éclatement de la santé publique. A ce cavalier législatif qui vide la sécurité sociale. A à cette logique de marché appliquée aux soins. A l’abandon des plus vulnérables.
Pour le SNFOCOS, la santé publique ne se négocie pas en arrière-cour et la démocratie n’est pas un obstacle à contourner.