Les discours politiques se succèdent pour vanter les mérites de notre système de protection sociale, tout en décrivant une réalité budgétaire alarmiste. Et pourtant, les salariés du privé en particulier continuent de porter à bout de bras un édifice que l’on fragilise à coups d’exonérations, de niches et de décisions technocratiques.

Une infographie récente, commandée par le SNFOCOS, met en lumière une vérité trop souvent éclipsée : 40 % des prélèvements obligatoires d’un salarié du privé sont constitués de cotisations sociales. À cela s’ajoutent 25 % de cotisations affectées à la solidarité nationale20 % d’impôts directs et 15 % d’impôts indirects. Autrement dit, les deux tiers des efforts contributifs des salariés servent à financer la protection sociale.

Et pourtant, ce financement est en péril.

Pourquoi ? Parce que les exonérations de cotisations patronales se multiplient sans évaluation sérieuse de leur efficacité. Parce que les nouvelles formes d’emploi échappent encore trop souvent à la solidarité contributive. Parce que les revenus du capital restent largement épargnés par l’effort collectif.

Il est temps d’ouvrir le débat sur le partage de l’effort collectif, de redonner du sens à la solidarité, et de défendre, avec force, une protection sociale universelle, juste et durable.

Bruno Gasparini, Secrétaire Général