À l’approche du PLFSS, un discours alarmiste s’installe : la Sécurité sociale serait en danger, et des réformes « nécessaires » s’imposeraient.
Médias, Cour des comptes, COR : tous convergent vers un même récit de rigueur.
Les projections sont inquiétantes : tensions de trésorerie à l’Acoss dès 2027, déficits cumulés des branches maladie et vieillesse, et même un risque de tutelle par le FMI. En réponse, on évoque la réduction des IJ, le transfert de charges vers les complémentaires, la désindexation des pensions et le recul de l’âge de départ à la retraite.
Ces mesures s’appuient sur l’effet ciseau démographique : moins de naissances, plus de retraités. Mais ce que l’on dit peu, c’est que le déficit de la Sécu reste modéré (2 % du budget annuel), loin derrière celui de l’État (près de 20 %). Pourtant, ce sont les assurés qui paient l’addition, sans remise en cause des exonérations patronales ni hausse des salaires.
Le vrai problème est économique : avec une croissance attendue à 0,6 % en 2025, les recettes stagnent. Plutôt que d’affaiblir notre modèle social, il faut repenser les priorités économiques et fiscales.
La Sécurité sociale est un bien commun. La défendre, c’est refuser que l’équilibre budgétaire serve de prétexte à une régression sociale.
Bruno Gasparini, Secrétaire Général du SNFOCOS