Le Sénat oriente les arbitrages politiques dans une direction toujours plus favorable pour les entreprises, un peu moins pour les salariés et les citoyens. En effet, il réduit le déficit d’un milliard, ce qui est notable, mais le fait avec un a priori discutable.
Cette amélioration se fait avec de nouveaux amendements adoptés :
une « contribution de solidarité », équivalente à 7 heures de travail non rémunérées par an et censée rapporter 2,5 milliards d’euros ;
des hausses de taxes « comportementales » (tabac, sodas, jeux d’argent) pour 500 millions ;
une fiscalité accrue sur les « actions gratuites » pour 500 millions également et accroissement des recettes lié à la TVA à hauteur de 200 millions.
Cependant, les recettes supplémentaires de 4 milliards sont rendues d’une autre main en grand partie :
diminution de 3 milliards au lieu de 4 d’un montant total de 80 milliards des exonérations patronales ;
désindexation des hausses désynchronisées des pensions de retraite avec l’inflation pour 400 millions : augmentation des retraites de la moitié de l’inflation au 1er janvier, puis d’une deuxième moitié au 1er juillet pour les seules pensions sous le SMIC.
En d’autres termes, pour ne pas toucher de trop les exonérations patronales et poursuivre la réduction du déficit, le Sénat va faire payer la facture aux travailleurs et aux retraités.
C’est la double peine puisqu’eux même assurés, ils vont avoir une augmentation du reste à charge et du niveau d’imposition.
Il n’y a plus qu’à espérer que le ruissellement des gagnants de la politique de l’offre relance le plein emploi et la croissance ?! L’histoire a démontré le contraire surtout en période d’austérité budgétaire.