Chaque année, la date tombe … Cette année c’était le 8 novembre. Et précisément à 16h48.
C’est donc à cette date qu’on estime que les femmes en France travailleront « bénévolement » jusqu’au 31 décembre, du fait des inégalités salariales femmes/hommes, en s’appuyant sur les statistiques européennes sur l’écart de salaire entre les hommes et les femmes en France (Eurostat).
La presse et les éditorialistes s’emparent du sujet et à cette occasion rappellent les chiffres révélateurs de l’ampleur de ces inégalités.
Ainsi, Anne Beinier, experte en protection sociale auprès de la Commission Européenne, nous fournit dans un post du 8 novembre sur son compte Linkedin, les 3 chiffres pour comprendre les inégalités salariales en France :
• 23,5 % : c’est l’écart de revenu salarial entre les femmes et les hommes en 2022, selon les derniers chiffres de l’Insee. Les femmes travaillent environ 3 fois plus souvent à temps partiel que les hommes.
• 13,9 % : à temps de travail identique sur un temps plein, le salaire net moyen des femmes était inférieur de 13,9 % à celui des hommes en 2022. Parmi les explications, des métiers féminins moins payés et des femmes sous-représentées parmi les hauts salaires.
• 4 % : c’est l’écart de salaire entre les sexes, pour 2022, à temps de travail identique, même profession et même employeur.
Des pistes de réflexion pour réduire ces inégalités sont régulièrement proposées, aussi bien par des organisations féministes que par des institutions :
Ainsi la directive européenne 2023/970 du 10 mai 2023 visant à renforcer l’application du principe de l’égalité des rémunérations entre les femmes et les hommes pour un même travail ou un travail de même valeur par la transparence des rémunérations et les mécanismes d’application du droit entrera en vigueur le 1er janvier 2026.
Si en France on se targue de la mise en place de l’index de l’égalité professionnelle depuis 2018 pour lutter contre les inégalités salariales femmes – hommes, nous avions fait le constat d’un manque d’efficacité certain dans un article en février dernier, 5 ans après sa mise en place, à la lecture d’un rapport du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes.
Autre piste : prendre exemple sur des modèles étrangers : l’Espagne notamment qui en promouvant le travail flexible a réduit en 10 ans l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes de 10 points de pourcentage – celui-ci est passé de 18,7 % en 2012 à 8,7 % en 2022.
Comme l’indique FO dans son communiqué du 7 novembre sur le sujet, il est plus que temps de se remettre au travail !