Dans un contexte social et économique complexe, la section FO de la CSSM a remporté une victoire significative lors des élections du Comité Social et Économique (CSE) du 16 janvier 2024, marquant un tournant important pour le syndicat et ses membres.
La section FO de la CSSM a brillamment gagné les élections du CSE, avec une performance remarquable dans les deux collèges. Sous l’impulsion dynamique de Zabibo BOURA-KELDI, le SNFOCOS a obtenu 3 des 4 sièges pour le collège cadres, tandis que chez les employés, FO a remporté 4 sièges sur 7. Cette victoire est le fruit du travail acharné des membres du syndicat mahorais, qui font face à de multiples défis.
Un contexte social qui nuit à l’attractivité du territoire :
La population mahoraise subit régulièrement des actes de violences urbaines conduites par des personnes vivant sur le territoire sans réel projet d’avenir. Les trajets vers le travail et le domicile ne sont plus certains. Les salariés doivent quitter leurs domiciles à des horaires très matinaux (entre 3h et 4h du matin) pour rejoindre le site de la CSSM aux horaires fixés par l’organisme, ce qui oblige les familles à mettre en place des solutions pour coordonner la vie professionnelle et les contraintes scolaires, alors que les places de crèches sont en quantité très insuffisantes.
Une convergence vers le droit commun de la sécurité sociale non aboutie :
Le Code de la Sécurité Sociale n’est pas applicable à Mayotte. La plupart des prestations familiales sont servies à 50% du montant du régime général de droit commun aboutissant à des inégalités sociales importantes pour le 101ème département, le plus pauvre de France.
L’absence de la PUMA souligne la nécessité d’une convergence vers le droit commun. Les pensions de retraite sont servies avec des montants dérisoires faute d’une protection complémentaire, mais surtout des taux et des plafonds de cotisation moindres par rapport à ceux du régime général.
Un coût de la vie excessif et non reconnu à son juste niveau :
L’éloignement géographique avec la France métropolitaine, l’importation de produits essentiels avec des coûts d’approche très élevés, font de Mayotte le département français où le coût de la vie est le plus élevé. Les salariés de la CSSM revendiquent l’application d’un indice correcteur pour vie chère égal à celui dont bénéficient leurs collègues de la CGSS et de la CAF de la Réunion. La crise de l’eau qui sévit actuellement (l’eau coule dans les robinets un jour sur deux ou trois, et les habitants ne peuvent pas s’en servir pour préparer les aliments ni même pour se laver les dents) fait grimper le prix des bouteilles d’eau (entre 6 et 9 € le pack de 6 bouteilles d’eau minérale). Les produits locaux ne sont pas épargnés par cette flambée des prix comme la banane ou le manioc qui sont vendus à un prix trois ou quatre fois plus élevé qu’en France métropole.
FO enregistre une évolution significative :
Un changement de gouvernance a été opéré en 2023 notamment à la section SNFOCOS, avec la nomination de Zabibo BOURA-KELDI comme déléguée syndicale. Le nombre d’adhérents est passé de 5 à 48 soit 9.6 fois plus d’adhérents.
Cependant, le syndicat fait face à des campagnes de déstabilisation de la part d’autres organisations syndicales. Une plainte a été déposée auprès du Tribunal Judiciaire de Mayotte, avec un jugement prévu pour le 19 février 2024. Le verdict n’aura aucune incidence sur les résultats de ces élections et la constitution du CSE de la CSSM.
La victoire de la section FO de la CSSM aux élections du CSE est plus qu’une simple victoire électorale. C’est un signal fort de la reconnaissance du travail acharné et de la détermination des membres du syndicat face à des défis considérables. Elle ouvre la voie à de nouvelles luttes pour la sauvegarde des activités à Mayotte et pour une meilleure intégration de ses personnels dans les réseaux nationaux des caisses nationales.
Zabibo BOURA-KELDI, secrétaire de section et déléguée syndicale SNFOCOS